Les dérives de Wikipédia

La semaine dernière, le site Wikipédia annonçait la mort de deux sénateurs américains.
Léger problème: les deux sénateurs en question étaient bel et bien en vie.
C’est ballot…
Il s’est révélé que l’un d’eux, Ted Kennedy pour ne pas le nommer, avait eu un malaise le jour de l’investiture du président Obama.
De là à l’enterrer, c’est un peu court, jeune homme…

Le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, a bien failli nous faire un malaise à son tour en découvrant les fausses informations diffusées sur le site.
Il a donc décidé de durcir les règles de publication des articles en ligne.
Un changement de procédure de validation approuvé par 60% des participants à un sondage en ligne.
Dans deux semaines, une deuxième consultation aura lieu sur le sujet.
D’ici là, chacun dispose de ce délai pour proposer des contre-propositions.
Le débat fait rage.
Aux yeux des utilisateurs, il est important. Son issue pourrait bouleverser le principe de l’encyclopédie permettant à n’importe qui d’apporter sa contribution.

Et l’on arrive à un point que tous les utilisateurs professionnels de Wikipédia, dont je fais partie, connaissent: toutes les informations qui s’y trouvent doivent impérativement être vérifiées avant d’être réutilisées. C’est l’une des très sérieuses failles de cet outil, au demeurant pourtant utile.
Lorsqu’il s’agit du nombre de termites logeant sous le même toit dans les plaines de Somalie orientale, le mal n’est pas trop important.
Quand il s’agit d’annoncer à tort le décès de quelqu’un, c’est un autre problème.

Ecrire, créer, chacun ou presque peut le faire.
Jouer au journaliste, c’est autre chose, quoi que l’on en pense.
Un code d’éthique que tout journaleux qui se respecte est censé respecter, nous recommande notamment de vérifier et de vérifier encore et encore nos informations avant des publier.
Ne pas respecter cette règle essentielle est, à mes yeux du moins, extrêmement grave.
Alors oui, j’avoue, que la nouvelle du durcissement du processus de diffusion sur Wikipédia a tendance à me soulager, voire à me plaire.
Tout en sachant que l’erreur est humaine. Et que, même au sein de la profession, certains en ont également commises de magistrales…

Pour mémoire, ces dernières semaines,  Post.fr a évoqué la fausse mort de Flavie Flament, après que celle de la Reine Fabiola ait été mise en ligne par errer sur un site internet de la télévision flamande. Même le chanteur Enrico Macias a eu droit à sa rumeur, dans le Parisien qui aurait publié, ce week-end, une fausse information indiquant qu’il aurait été victime d’un tireur fou en rentrant chez lui. Ce que le chanteur aurait démenti avec rage. On le comprend.

Je mets tout cela au conditionnel: je n’ai pas vérifié… et le comble serait que, à mon tour, je sois prise dans l’engrenage de l’amplification involontaire du lancement de la rumeur!

Martine Bernier

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