Picasso volé: désolant fric-frac au musée et salut à Daniel Buren

Incroyable…

Un carnet comportant 32 dessins de Picasso, évalué à 3 millions d’euros, a été volé hier au musée Picasso, à Paris. Il se trouvait dans une vitrine qui n’était ni fermée ni reliée à un système de sécurité. C’est sidérant. Et comme à chaque fois que l’on vole une oeuvre d’art ou un morceau de patrimoine mondial, cela m’irrite prodigieusement.

Que ce trésor ait été aussi mal protégé me désole, me fâche.

Que quelqu’un ait eu le culot gigantesque de faire le geste d’ouvrir cette vitrine et de voler le carnet me consterne.

Et qu’il existe des gens qui ne respectent pas le côté sacré du patrimoine artistique me révolte. Ces oeuvres, qu’elles touchent la peinture, la littérature, la musique, la danse, l’architecture etc, sont des éléments sacrés de notre Histoire, de notre culture, de notre mémoire. Elles sont ou devraient être intouchables, inviolables, selon un principe moral universel.

Celui ou celle qui a volé ce carnet ne pourra rien en faire. L’objet est tellement connu et a une telle valeur qu’il est invendable. Alors?

Pourquoi le voleur a-t-il commis ce larcin? Pour le compte d’un collectionneur? C’est lamentable… L’engouement du public pour les musées d’Art pictural témoigne d’un intérêt immense, d’une curiosité sincère, d’un attachement profond des visiteurs pour les oeuvres. Il ne faut pas priver le monde de la moindre parcelle de sa culture. Chacun a droit à son accès. Qu’un homme (ou une femme) ait un ego, un orgueil, un égoïsme assez démesurés pour vouloir posséder une particule du travail Picasso pour son petit plaisir personnel , en s’en emparant, tout simplement, est écoeurant.

Comme est impardonnable le fait de réunir des oeuvres et des éléments aussi précieux dans un lieu mal protégé. Je ne voudrais pas être à la place des responsables du musée en ce moment. Il semblerait que l’exposition temporaire d’une oeuvre gigantesque de Daniel Buren « La coupure », rende actuellement la surveillance des lieux plus complexe. Et, comme  c’est souvent le cas un peu partout, le musée ne dispose pas des fonds nécessaires pour assurer un système de sécurité à la hauteur de la valeur du trésor qu’il abrite. Il prévoit des expositions itinérantes de certaines toiles pour faire rentrerr des fonds dans le but d’améliorer la situation. Mais en attendant, la situation conduit à ce qui a été vécu hier. Quand on sait que ce musée est le plus important au monde consacré à Picasso — la collection complète comporterait plus de 5000 oeuvres -, on peut s’étonner de voir le peu de moyens dont il dispose pour accomplir sereinement sa tâche. Reste à présent à espérer que la police va  réussir à retrouver le carnet volé et l’Arsène Lupin nouvelle formule dont les exploits ne me font pas rire du tout.

Pour terminer sur une note un peu plus positive, je profite de cette (mauvaise) occasion, pour vous conseiller de visiter le site de Daniel Buren, cet artiste contemporain majeur dans notre paysage artistique actuel. J’avais vu ses colonnes à Paris, avec Alain, à travers la palissade qui les entouraient pour cause de travaux, voici quelques mois. L’une de nos plus douces, de nos plus complices et nos plus romantiques balades, au Palais Royal. Il savait que j’avais envie de voir les fameuses Colonnes Buren et nous avions été heureux de les découvrir ensemble, même ainsi… Le peu que j’en ai vu m’a donné envie d’en découvrir davantage, ce que j’ai fait. Entre artiste et architecte, ce visionnaire possède une graine de génie…

Martine Bernier

 

http://www.danielburen.com/

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