Bibi le Mouflon ou les incohérences de notre monde

Tiens, je ne vous ai pas parlé de Bibi le Mouflon. Grave oubli… Plutôt que de vous parler de mon coeur lourd, de mon écoeurement désormais permanent, du désespoir qui m’étouffe et me broie, je vais rectifier cette lacune.

L’histoire débute en 2007. George, apiculteur du Chambon-sur-Lac dans le Puy-de-Dôme, sauve et recueille Bibi, mouflon abandonné par sa maman à la naissance.

C’est beau et touchant. Mais cela ne plaît pas à la commission départementale de la nature, des paysages et des sites du Puy-de-Dôme. Pas question pour  elle de laisser Bibi avec Georges. Il faut dire que la loi est claire sur le sujet: le mouflon est considéré comme un animal sauvage et ne peut de ce fait être détenu. De plus, on ne doit pas prélever un animal dans la nature: c’est considéré comme une atteinte à la biodiversité.

Pour sa punition, l’animal risque  l’abattage. Et ceci en dépit des arguments de George devant la Direction le 29 juin dernier:

« C’était comme si j’étais au tribunal, précise-t-il au journal La Montagne. On m’a posé beaucoup de questions. Et j’ai dit la vérité: que j’ai trouvé Bibi, je l’ai recueilli et protégé. Je fais attention à sa santé: il est vacciné, purgé, etc. J’ai amené des photos pour qu’ils voient que Bibi est heureux. »

Mais pour la DSV, George doit se séparer de Bibi. Et décrète que lorsque l’arrêté préfectoral sera signé, il aura trois mois pour s’en séparer.  Ajoutant que l’une des seules solutions reste l’abattage.

George est si choqué qu’il envisage de fuir avec Bibi. Il ne comprend pas pourquoi un tel acharnement.

Mais les choses ne vont pas se passer comme le prévoient les autorités. Les soutiens se multiplient un peu partout en France. Sur Facebook, Bibi devient la star de plusieurs groupes qui se mobilisent. Des centaines de membres les rejoignent, « Il faut sauver Bibi » devenant leur mot d’ordre.

Résultat, le mercredi 22 juillet, la préfecture accorde à George le droit de garder Bibi. Il aura fallu que le public gronde pour que l’on accepte d’envisager une exception confirmant la règle…

Martine Bernier

 

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