La rivière

dsc0070.jpg
Derrière l’endroit où j’ai posé mon sac coule une rivière. Elle marque la frontière entre la France et la Suisse. Un petit pont l’enjambe. J’y balade Scotty plusieurs fois par jour. Elle est comme moi,  mélancolique, triste. Elle semble me demander quand elle retrouvera son jardin, ses copains humains de là-bas, ses copains chiens,  aussi, ses pommes fermentées, les troupeaux d’escargots, l’ambiance du muret… Elle regarde ce qui nous entoure, perplexe. Ici, je ne peux plus la laisser courir en liberté. Tout est beau, propre, bien rangé. C’est un environnement à la fois rassurant et réservé.

Sur le petit pont, mes rêves sont tristes. En fait, je n’ai plus de rêves. Il me les a brisés les uns après les autres, sans raison. Juste par lâcheté.

Dans la nuit, le lac Léman, que je vois depuis ma fenêtre, ressemble à une immense masse noire et mouvante, à peine éclairée par les lumières des villes qui le bordent. Elles me font penser à un gâteau d’anniversaire géant.

Ce soir, Aurore n’allait pas bien. Notre conversation me rappelle que, lorsque l’on est adolescente, les sentiments sont purs et très puissants. Et l’absence est difficilement supportable. Finalement, on ne change pas tellement en prenant de l’âge…

J’essaye de taire ce que je ressens, de ne pas ennuyer ceux qui tiennent à moi par des plaintes. Mais rien ne cicatrise, rien ne guérit. Coup de blues, ce soir, sur le Léman. Certaines blessures ne guérissent pas.

M.B.

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *