Alex

Mercredi, je terminais un rendez-vous lorsque mon téléphone a sonné. Lorsque j’ai vu le nom s’afficher, à une heure où cette personne ne m’appelle en principe pas, j’ai eu un moment de crainte.
J’ai décroché. Ce n’est pas sa voix qui a résonné, mais une voix d’enfant. Une voix très pure, très claire.

« Bonjour, c’est Alexandre… »

Alexandre, jeune adolescent qui traverse des événements difficiles, liés à sa santé.
Un enfant courageux qui force l’admiration…
Un enfant auquel je pense chaque jour, souvent. Parce que je me reconnais dans certains points de son parcours et que je ne supporte pas l’idée qu’il puisse souffrir.

Je venais de lui envoyer un petit paquet, en me disant que le chocolat suisse et quelques objets bien précis lui feraient peut-être plaisir.
Il venait de le recevoir.
Je ne peux même pas dire à quel point j’ai été touchée d’entendre sa voix.
« Je n’avais jamais vu de Toblérone aussi gros! »
Il m’a fait sourire.
Il doit absolument reprendre du poids. Mais, comme il me le disait, la nourriture de l’hôpital ne lui donne pas franchement envie de manger…
Tel Zorro dans ses oeuvres, j’espère que le Toblerone, botte secrète helvétique, viendra au secours de son appétit défaillant et le consolera un peu des brocolis cuits à l’eau qui font partie de la gamme des aliments qui le dépriment!

Nous avons parlé un peu. C’était la première fois.
Je n’ai pas osé lui dire ce que j’aurais vraiment voulu lui dire.
Je sortais de trois heures d’entretien intense,  un deuxième m’attendait peu de temps après… je ne m’attendais pas à son appel…
J’ai été surprise.

J’avais envie de lui dire:
« Tu sais, tu es un enfant (un grand enfant de 14 ans, mais un enfant quand même!). Et moi, adulte, je t’admire. Vraiment. Je sais ce que tu vis, je sais comment tu le vis. Et tu nous donnes à tous une magistrale leçon de courage. Tiens bon! Il y a un nombre impressionnant de gens qui t’aiment, qui tiennent à toi et qui te soutiennent. Y compris ici. Avec ta force, tout ce monde derrière toi, tes parents, tes amis, tes proches, tout cet amour qui va vers toi, et l’équipe médicale de pointe qui t’entoure, tu es armé pour vaincre. En attendant, accroche-toi à tes rêves, cultive-les, c’est encore ce qui nous fait le plus de bien lorsque l’on se retrouve dans un lit d’hôpital. Et tu verras comme le moment où l’on te dit: « cette fois, c’est bon, tu es guéri! » est un moment magique à vivre… »

Petit bonhomme au visage d’ange et aux cheveux bouclés, Alexandre est un grand personnage.
Il est sorti de l’hôpital aujourd’hui. Je l’ai appris cette nuit, en rentrant, alors que j’arrivais enfin à joindre mon répondeur récalcitrant. C’est la meilleure nouvelle de la journée!

Martine Bernier

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