Scotty et Zelda

Scotty est une petite et craquante Scottish Terrier Black, aujourd’hui fragile, mais toujours dotée d’un caractère indépendant, plein d’humour et bien trempé.
Zelda est une grande et belle Golden couleur sable, qui fait trois trois fois la taille de la première, et qui a une énergie et une force ahurissantes. Rien ne l’arrête quand il s’agit de courir après un chat ou trouver une nouvelle bêtise à explorer.
En matière de caractère, Zelda n’a rien à envier à Scotty. Affectueuse à la manière d’un bulldozer, elle aussi fait ce qu’elle a envie de faire quand elle en a envie, et semble se gausser ouvertement de ceux qui tentent de la faire revenir lorsqu’elle creuse consciencieusement un tunnel pour rejoindre l’Australie au milieu de nulle part…

Je ne savais pas que l’amitié entre deux chiens pouvait exister.
Ces deux-là me prouvent le contraire.
Zelda et Scotty, Scotty et Zelda.
Scott et Zezel pour les intimes.
Elles ne boivent pas le thé ensemble,ne discutent pas chiffons et derniers potins de stars.
C’est mieux que cela. Même si elles ne sont pas partageuses de leurs « nonosses » et qu’elles se rappellent mutuellement à l’ordre d’un aboiement sec ou d’un coup de mâchoire lancé dans l’air histoire de s’impressionner lorsqu’elles ne sont pas du même avis.

Est-ce du mimétisme? La maîtresse de Zelda est pratiquement ma soeur, tandis que son maître est un ami de longue date. Tous deux forment un couple adorable qui m’est très proche.
Scotty a été passer quelques jours de vacances chez eux alors que je retournais en Terre de Sel.
Dès qu’elle est avec Zelda, elle la suit partout, l’observe avec une attention soutenue, reproduit ses comportements.
Ensemble, elles peaufinent leur sociabilité…
Quant à Zelda, comme si elle comprenait que Scott ne va plus aussi bien qu’avant, elle fait très attention de ne pas la bousculer…
Dès que Scotty voir arriver sa compagne de jeux depuis le balcon, elle gémit de bonheur, court dans tous les sens, se précipite à la porte.
Oui, de l’amitié!

Lorsque nous avons emmené Scotty chez le vétérinaire neurologue mercredi, Zelda nous a accompagnées.
Pendant que le spécialiste faisait passer une série de tests à Scott sur sa table de soins, Zelda se dressait de temps en temps sur ses pattes arrière en prenant appui sur la table, histoire de voir ce qu’il faisait subir à sa copine.
Plutôt amusé d’être placé sous surveillance, le vétérinaire, qui ne manque pas d’humour non plus, faisait comme si tout était normal.
A la fin de l’examen, tandis que Scotty reprenait ses esprits en trottinant dans la salle, le neurologue a posé ses papiers sur la table de soins et a commencé m’expliquer quels traitements pouvaient être appliqués.
Il parlait des effets secondaires lorsque Zelda a décidé de prendre les choses en mains. Ou plutôt en pattes.
Elle s’est dressée sur ses pattes arrières, pattes de devant bien écartées sur la table, bien en face du vétérinaire qu’elle a regardé dans les yeux.
Clairement, elle estimait être une interlocutrice fiable dont il fallait tenir compte dans cette partie de la consultation.
Son air voulait manifestement dire: « Toi, attention, hein! On ne lui donne pas n’importe quoi ou on passe au plan B! »

Lorsque nous sommes sorties, je ne sais pas qui du vétérinaire ou de nous était le plus amusé.
Zelda a dignement regagné le coffre de la voiture tandis que Scotty se faisait prier pour monter à son tour auprès de moi.

Aujourd’hui que nous, leurs « maîtresses » (mais qui peut se vanter d’être le « maître » d’un Scott ou d’une Zelda?!) devions sortir, nous avons décidé de ne pas les laisser seules chez moi mais de les placer sous la surveillance de Dom, l’homme de la situation.
Pourquoi?
Parce que la dernière fois que nous avons tenté l’expérience, le chargeur de mon téléphone n’y a pas survécu.
Lorsque nous sommes rentrées, celui-ci n’avait plus, en matière de fiche, qu’un ridicule bout de fil rongé.
La responsable a dû se prendre une décharge puisque l’appareil était branché.
Devant l’air piteux de Zel et la mine très intéressée de Scott, nous avons très vite compris que la coupable devait être la plus délurée des deux.
Mais, complices jusque dans l’adversité, aucune des deux n’a pratiqué la délation.
On a sa dignité.
Et l’amitié, c’est sacré…

Martine Bernier

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