Musée invisible… et art naturel

Certaines journées réservent des surprises inattendues. Comme celle d’aujourd’hui. Ce matin, Eric, qui souhaitait découvrir  le magasin de pierres dont j’ai parlé voici quelques jours, est donc venu me chercher. Dans cette boutique pas comme les autres, nous avons passé deux heures et demie de rêve. Nous sommes ressortis aves des pierres magnifiques. Pour ma part, notamment, une labradorite, très belle pierre bleue irrisée, ne me quitte désormais plus. Et, comme elle est l’une des pierres guérisseuses les plus puissantes, je connais un enfant qui en recevra bientôt une, lui aussi!

Et puis… j’ai découvert que certains minéraux sont de véritables oeuvres d’art naturelles. L’obsidienne flocons de neige, noire et  couverte de petites taches blanches régulières, ressemble à une minuscule estampe japonaise. Les Crazy Lace, elles,  sont des agathes fascinantes. Chacune a la particularité de représenter un paysage d’une délicatesse infinie, dans une multitude de variétés de teintes. Ces dessins tracés par je ne sais quel mystère sont d’une beauté parfaite… De véritables tableaux.

En sortant du magasin, nous étions sous le charme. Eric a alors voulu me montrer quelque chose. Et je me suis retrouvée devant la vitrine de l’atelier d’un artiste. Le lieu était clos, mais j’ai pu voir, exposée… la reproduction sculptée de la tête d’un bec-en-sabot (voir rubrique « Le plus mystérieux des oiseaux »). Là encore, j’ai été séduite…

Avant de quitter la ville, nous sommes passés dans une librairie. Chacun de nous cherchait un livre bien précis. Je doutais de trouver le mien… Mais, dans la partie du magasin réservée aux livres d’art, j’ai déniché l’objet de toutes mes convoitises: « Le Musée Invisible », de Nathaniel Herzberg.  Ce musée invisible est sans doute le plus grand du monde… mais personne ne verra jamais plus les oeuvres qui le composent, à moins d’un miracle. Pourquoi? Parce que ce sont des oeuvres volées aux quatre coins du monde. Des Picasso, Rembrandt, Monet, Wahrol, Renoir, Matisse et autres, dérobés, dont les photos ont été réunies dans ce livre passionnant qui a en moi un écho particulier.

Un fait divers m’avait beaucoup marquée en 2008. Le 10 février de cette année là, trois hommes cagoulés et armés sont entrés dans la fondation-collection Bührle, à Zürich (Suisse). Sous la menace de leurs armes, ils ont maintenu personnel et visiteurs en respect, ont décroché quatre toiles les ont placées dans le coffre de leur voiture et ont disparu avant l’arrivée de la police. Depuis, plus personne n’a vu le « Garçon au gilet rouge » de Cézanne,  et « Ludovic Lepic et ses filles », de Degas. En revanche, et c’est ce qui rend l’histoire très étonnante, les deux autres toiles « Champ de coquelicots à Vetheuil » de Monet et « Marronnier en fleurs » de Van Gogh, ont été retrouvés à l’arrière d’une voiture sur le parking d’un hôpital psychiatrique.

Les vols d’oeuvres d’art m’ont toujours troublée. Elles font partie du patrimoine culturel. Ce devrait être inviolable, sacré. Ca ne l’est pas pour ceux qui veulent assouvir un plaisir égoïste de collectionneur ou pour ceux qui nourrissent ce qui est considéré comme la quatrième entreprise criminelle mondiale. Le marché de l’art est juteux. Dommage pour les amateurs qui, comme moi, ont le chagrin de savoir que toutes ces merveilles sont perdues…

Martine Bernier

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