Kieron Williamson l’enfant prodige

  

– As-tu regardé la télévision, samedi soir?
– Non, j’aurais dû?
– Oui! Il y a eu un court reportage parlant d’un enfant de 7 ans qui peint aussi bien que Van Gogh…
– Pardon?

Bien entendu, il a fallu que je vérifie…
Je me suis lancée dans des recherches qui m’ont permis d’en apprendre un peu plus sur Kieron Williamson, que la presse anglaise a surnommé « L’Enfant Van Gogh » ou le ‘Mini Monet ».
Cela m’a fait froncer les sourcils, mais bon… je voulais voir.
J’ai vu.

C’est en été 2008 que le talent de ce petit garçon s’est révélé.
Lui qui n’avait jamais manifesté d’intérêt pour le dessin ou la peinture a reproduit un paysage de mer, puis des paysages portuaires
De retour de vacances, il a pris des cours de peinture, ce qui a déclenché chez lui une véritable passion.

Si réellement c’est lui qui peint des aquarelles et les toiles qui nous sont montrées, sans trucage, nous sommes en effet devant un petit génie…
Il fait preuve d’une incroyable maîtrise de la perspective, phénomène sans aucun rapport avec son âge, a acquis une technique saisissante qui lui permet de jouer avec les ombres et la lumière.
Il a aussi et surtout une façon personnelle de reproduire les paysages.
Il ne tente pas de les peindre à l’identique, mais les passent au filtre de son propre regard, ce qui est totalement inattendu chez un enfant de cet âge.
C’est ce regard, cette maturité artistique et cette façon de travailler qui provoquent la comparaison avec les plus grands maîtres de l’Impressionnisme.

Des journalistes d’abord dubitatifs affirment l’avoir vu travailler devant eux, et assurent que l’on ne peut mettre en doute son talent.

Le petit s’intéresserait déjà aux oeuvres des Grands Maîtres…
Son approche est facilitée par son père marchand d’Art, qui a très vite organisé des expositions des oeuvres de son rejeton.

Tant qu’il sera enfant, Kieron sera une mine d’or.
Ensuite, il suivra sa route.
Son statut d’enfant prodige fera de lui une star… il faudra apprendre à gérer « l’après star », plus tard…

Une chose est sûre: ce petit garçon (toujours sous réserve qu’il est bien l’auteur de ces toiles) possède un pur talent.
Et il est né à une époque où la médiatisation et le grand pouvoir d’Internet permettent une célébrité ultra rapide.

C’est sans doute ce qui me trouble le plus.
Kieron est déjà sous le feu des projecteurs.
Mais les Impressionnistes (puisque c’est de leur style que se rapproche le plus le talent de l’enfant), travaillaient dans la paix, dans la solitude.
J’imagine bien Monet lorsqu’il peignait Giverny.
S’il avait, j’imagine, des visiteurs de temps à autres pour le regarder travailler, il devait tenir à la quiétude de ces instants si personnels.
Tant qu’il sera un enfant prodige, je crains que Kieron ne soit très sollicité.
La preuve?
Même moi, je suis tellement intriguée que j’adorerais me mettre dans un coin de la cuisine de sa maman, où il peint, rien que pour le regarder créer.
En silence…

Martine Bernier

 

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *