Ca va?

– Comment allez-vous, depuis la dernière opération?
– Ca va. J’attends la suite. J’ai juste un petit souci…

Je n’aurais pas dû!
Je vous jure que je n’aurais pas dû…
J’ai vu son sourcil se positionner en accent circonflexe.
Mauvais signe.

– Petit souci? Expliquez-moi?
– Oh, deux fois rien… Je me trompe sans doute.
– Dites-moi quand même…

Je l’aime bien, mon homéopathe, qui est aussi mon médecin traitant.
Il a un sens de l’écoute très développé.
Et semble avoir compris très vite que quand je dis « petit souci », mieux vaut tendre l’oreille: ce n’est pas bon signe.
Il a fait mieux que le comprendre.
Je n’ai pas eu le temps de respirer qu’il me faisait passer un examen et me vampirisait.
Traduisez: il me prenait du sang.
Le verdict est tombé: le « souci » n’est pas petit.
Et le feuilleton continue…
Course poursuite, depuis jeudi midi, pour trouver un médicament compliqué,  que je n’ai  toujours pas ce soir, ce qui commence à poser problème.
Ronde des heures difficiles.
Un nouveau cadeau pour cette date maudite du 19 mai.

Je suis restée très longtemps dans le cabinet médical.
Beaucoup plus longtemps que prévu.
Ce qui m’a fait arriver en retard au reportage qui m’attendait, chose qui ne m’arrive pour ainsi dire jamais.
Secouée par la double nouvelle peu agréable reçue auparavant, il m’a fallu quelques instants pour me recentrer.
Passer du monde médical à un monde de parfums et de saveurs délicates auprès de personnes chaleureuses et tendres qui me sont chères… c’était finalement ce qu’il me fallait.
Une immersion dans une autre dimension, que j’ai poursuivie aujourd’hui…

Je repense au livre du docteur Dufour, dont j’ai parlé dans ces colonnes il y a quelque temps: « Rebondir ».
L’entretien que j’ai eu avec lui pour cette interview ne quitte pas ma mémoire.
Sa manière d’envisager les choses est la bonne, je le sais.
S’ancrer dans l’instant présent, et rien que dans l’instant présent.

Une autre rencontre pleine de fraîcheur m’attendait aujourd’hui, dans l’après-midi.
Cette étrange période est parsemée de nouvelles rencontres, d’ici et d’ailleurs.
De présences fortes, aussi, imprégnées en filigrane de ma vie.
Quelqu’un me disait hier: « C’est fou ce que ta vie est dure, mais d’une richesse incroyable… tu vis dix vies en une. »

Oui.
Pour l’intérêt des dix vies, je resignerais tout de suite.
Pour sa dureté, il faudrait rediscuter, voire âprement négocier.

Ce soir, l’actualité est dure et cruelle.
Plusieurs événements sont révoltants de violence, notamment à Paris.
Je ne vais pas faire ici le résumé de ce que toutes les télévisions et tous les médias ont déjà relaté.
Et puis, toujours à Paris… je suis à nouveau très attristée par un événement

Cinq toiles de maîtres ont été volées au Musée d’Art Moderne.
Picasso, Matisse, Modigliani, Braque, Léger… dérobés, une fois encore, découpés au cutter.
Le voleur a pénétré par la fenêtre dans le musée dont le système d’alarme était en panne.
C’est sidérant… un tel trésor sous la surveillance d’un système que l’on n’a pas réparé.
Ces oeuvres son tellement fragiles, tellement vulnérables.
Une trentaine ont disparu au cours de ces derniers mois.
Dont un Monet.
Ecoeurant.
Quand je pense que l’on appelle cela un « coup de maître » dans la presse du Net.
Faudrait-il mettre toutes les oeuvres sous cloche, comme la Joconde que l’on ne peut même plus admirer correctement?
Heureusement, c’est impossible, cela coûterait trop cher.
Mais comment protéger ce patrimoine si précieux?

Martine Bernier

A toi qui es en mission quelque part en Asie, si tu me lis, j’envoie une bouffée d’amitié…

J’envoie aussi une pensée à Clément, mon petit bonhomme du Carré d’Or, qui a onze ans aujourd’hui.

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