Les histoires de l’Oncle Paul

L’un des personnages qui m’a donné le goût de la découverte, de l’Histoire et des êtres d’exception, n’était pas un homme de chair et de sang.
Je le retrouvais chaque semaine dans le journal « Spirou », quand j’étais enfant.
Il s’appelait « L’Oncle Paul ».

« Les belles histoires de l’oncle Paul » rebaptisées ensuite « Les plus belles histoire de l’Oncle Paul » et ‘L’histoire en mille morceaux » est une série inoubliable pour ceux qui l’ont suivie.
Elle a été publiée dans Spirou de 1952 à 1982.
Sans doute est-ce ce cher Oncle Paul qui m’a donné le goût des hommes cultivés.
Incorrigible fumeur de pipe, il profitait des bêtises ou des remarques de ses neveux pour s’embarquer dans des récits véridiques et passionnants.
A chaque fois, ses lecteurs découvraient un petit bout d’Histoire.
C’était un véritable film qui se déroulait sous nos yeux…
J’en adorais l’ambiance, le fait d’apprendre dans des conditions aussi ludiques, guidée par cet homme d’âge mûr dont j’avais presque l’impression d’entendre la voix que j’imaginais grave et posée.
Petite fille en mal de père, je me réfugiais dans les cases paisibles de la BD en buvant les paroles de ce rassurant conteur.
Un homme qui n’était pourtant qu’un dessin…

Plusieurs dessinateurs et scénaristes, avant de devenir de grands noms du métier, se sont relayés pour croquer ses traits et raconter ainsi plus d’un millier d’histoires.
Le succès a été tel que l’Oncle Paul a été parodié dans Spirou et dans d’autres revues diffusant de fausses histoires.
Cela me faisait rire.
Voir arriver mon cher tonton sur son lieu de travail, contraint de fumer la pipe alors qu’il avait en fait horreur de cela m’amusait beaucoup.

De toute façon, tout pouvait être mis en oeuvre pour m’en dégoûter, c’était inutile: durant les années passées à le lire en chipant les Spirou de mon entourage, rien ni personne n’aurait pu me lasser de mon conteur préféré.

L’Oncle Paul a ouvert l’esprit d’une foule de petits lecteurs dont je me demande s’ils le gardent aujourd’hui encore au creux de leur mémoire.
En préparant un texte pour demain, j’ai pensé à lui, ai posé mon texte et me suis dit…. finalement, Ecriplume ne fait rien d’autre que suivre son sillon….

Martine Bernier

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