Quand le National Gallery se trompe…

Ce sont des choses qui arrivent…
Quelque fois, les experts chargés d’authentifier des tableaux se laissent abuser par des contrefaçons.
A Londres, le National Gallery expose jusqu’au 12 septembre 40 tableaux de ce type, tous des faux ayant dupé les experts.
Pas facile pour ces derniers de reconnaître leurs erreurs.
Mais partout dans le monde, ce genre d’événement arrive, même si les nouvelles technologies telles que la radiographie, la microscopie électronique, la spectométrie de masse, les infrarouges ou l’accélérateur de particules sont venus renforcer l’arsenal des moyens des spécialistes.

En regardant ces tableaux copiés, je ne peux m’empêcher de me dire que ces faussaires ont vraiment du talent.
Regardez ce tableau attribué à la Renaissance Italienne et peint… au XXe siècle.

Il a été acheté en 1923 par le National Gallery, convaincu qu’il s’agissait d’une oeuvre de la Renaissance, donc, authentifié par les armoiries en haut du tableau, à droite.
Elles signifiaient, en principe, que ce « Portrait de Groupe » représentait les Montefeltro, grande famille d’Urbino.
Mais aucun des trois personnages n’avait pu être identifié.
Le vernis marron recouvrant la toile avait bien suscité quelques conversations, mais… bon.
Pendant trente ans, ce tableau a été considéré comme un chef-d’oeuvre.
Jusqu’au jour où… au début des années 1950, les auteurs d’un catalogue recensant les oeuvres italiennes du musée ont commencé à avoir de sérieux doutes sur l’authenticité de la toile.
Une historienne des costumes prouva que les costumes portés par les modèles n’étaient pas cohérents.
Ils s’inspiraient de la mode de 1910.
Le chef-d’oeuvre n’en était plus un…
En 1996, il a été démontré que le tableau était bel et bien un faux.
Il a trouvé sa place dans l’exposition actuelle du National Gallery…

Martine Bernier

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