La Cancoillotte: un OVNI dans le fromage

Quand Il m’a « Je vais te faire goûter quelque chose: la Cancoillotte », j’ai eu un petit moment de flottement.
Cancoillotte… keseksa?
J’ignorais qu’Il allait me faire pénétrer dans le monde étrange de l’un des fromages les plus surprenants que j’ai jamais goûté.
Un OVNI.
Affichant une mine grave de circonstance, il a pris une cuillère, l’a plongée dans la curieuse pâte et me l’a tendue.
Je ne dirai pas que le temps s’est arrêté, qu’un soleil radieux a brusquement écarté les nuages et qu’un chant céleste a résonné, n’exagérons rien.
Mais presque.

Ce met au nom bizarre ne ressemble à rien de ce que j’avais mangé jusqu’ici.
Spécialité de Franche-Comté, il est là-bas, tellement populaire que tout le monde en pose sur sa table.
Normal: la Cancoillotte fait partie d’une tradition millénaire.
Comme l’est la fondue, en Suisse.
A ceci près que celui de Franche-Comté, nous dit-on, aurait des origines gallo-romaines.
Certains pensent que son nom viendrait de l’expression latine « concoctum lactem ».
Ce qui fait sourire quelques historiens qui, eux, situent l’apparition du produit au XVIe siècle, estimant qu’il serait né d’une erreur de fabrication, comme la Tarte Tatin.

Tout cela est bien beau, me direz-vous, mais à quoi ressemble donc cette fameuse Cancoillotte??

Il a sorti une boîte ronde contenant une pâte ressemblant à du fromage fondu.
Déclinée nature ou en plusieurs parfums, notamment au vin jaune, l’onctueuse mixture se présentait cette fois habillée d’ail rose.
Elle se mange à la cuillère, étalée sur du pain ou nappant des pommes de terre.
Elle est difficile à décrire: un goût salé, un peu acide, rappelant le goût du beurre, une consistance lisse, onctueuse, une couleur crème.
C’est bon.
Très bon, même.
Tous ceux d’ici qui l’ont testées en sont devenus fans en quelques secondes.

Franchement…
Vous en connaissez beaucoup, vous, des fromages qui disposent d’une légende et… d’une chanson?
J’ai bien dit d’une chanson, à découvrir sur le lien ci-dessous.

Quant à la légende, la voici: elle vient des plateaux du Haut-Doubs:
« Dans une ferme comtoise, il y avait deux géants surnommés Cancoille et Yotus. Une bagarre éclate entre les deux hommes, et au cours de la bataille, le géant Yotus tombe sur le coin de la cheminée et renverse un pot de lait caillé, le récipient se vide alors dans le chaudron suspendu au-dessus du feu. Et, tout naturellement, le lait caillé a fondu, Cancoille étant vainqueur de la rixe, le fromage fondu se serait appelé cancoillotte. »

Je ne suis pas prête de l’oublier, ce drôle de fromage dont je n’arrive pas, une fois sur deux, à prononcer le nom correctement.
Et qui Le fait sourire de fierté lorsque l’on avoue l’apprécier…

Martine Bernier

Ce soir, un message m’annonce qu’Annabelle, la jeune fille atteinte dernièrement dans sa santé, a été opérée avec succès et est sur le chemin de la guérison.
Un message d’amitié s’envole vers elle: que ton chemin soit beau, petite Annabelle!

 

Gabi dit :

Alors là, Martine, même sans Le connaître, je comprends votre choix: la suavité de la cancoillotte dépassant de justesse celle de l’accent franc-comptois. Vous m’épaterez toujours!

 

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