Natasha Kampush

Quand j’ai vu que Laurent Ruquier recevait Natasha Kampush dans son émission « On n’est pas couchés », je me suis demandé ce qu’une telle rencontre pouvait donner.
D’autant qu’elle terminait sa tournée de promotion par l’émission, et devait avoir une certaine lassitude de l’exercice.
J’ai donc regardé.
La jeune Viennoise d’aujourd’hui 22 ans, séquestrée durant huit ans par Wolfgang Priklopil, qui l’a enlevée alors qu’elle avait dix ans, a impressionné.
Et Ruquier a mené une interview plus que délicate.
Une interview difficile pour lui, car son interlocutrice ne parle pas pour ne rien dire, répondant le plus souvent par oui ou par non aux questions.
La légèreté de Ruquier, qui a pourtant mis de la sensibilité et de l’empathie un peu maladroites dans ses questions, était insolite face à la maturité de son invitée.
La confrontation de deux univers…

Elle était là pour parler du livre d’entretiens qu’elle a donnés sur sa captivité.
Un livre que j’ai commandé mais que je n’ai pas encore reçu.
Elle a impressionné par sa personnalité, son attitude.
Elle a les idées aussi claires que son regard.
Et celui qu’elle porte sur la société, sur les médias, sur son tortionnaire, est implacable.

Difficile de ne pas s’arrêter à elle.

En terminant l’émission, je pensais au dernier message des « Ombres ».
Ces messages non signés qui me parlent encore et toujours de la même personne.
D’un côté, vous avez un homme qui est la risée de tous car il ne cesse de se plaindre de ses multiples et sempiternels « bobos » tout en se s’autoglorifiant pour son « courage », en se gargarisant modestement à la face du monde les « qualités extraordinaires de ses brillants enfants ».
Son entourage se moque de lui sans qu’il ne s’en rende compte.
C’est devenu comme un jeu pour eux, semble-t-il.
Et il continue.
De l’autre, vous avez une jeune femme qui a vécu l’horreur.
Une horreur qui n’a pas réussi à altérer la force de son caractère.
Elle ne se plaint pas, force l’admiration, même si la maîtrise qu’elle a d’elle-même est presque inquiétante car totalement inhabituelle.
Elle parle peu, réfléchit à chaque mot, ne donne jamais dans la complaisance, réfléchit…

Le monde est peuplé d’êtres humains bien différents…

Martine Bernier

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