Albert Jacquard: le trésor humain

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Avez-vous remarqué que les véritables artistes, tout comme les véritables grands hommes sont d’une modestie et d’une humilité frappantes?
Pas la fausse modestie de ceux qui ne doutent de rien et surtout pas d’eux-mêmes, mais qui tentent de donner le change.
Non… la modestie de ceux qui savent que devant l’infinité des choses à savoir, à connaître, à étudier, à réaliser, ils ne sont que peu de choses.
Quoi qu’ils aient fait et même s’ils sont supérieurement intelligents.
Comparez celui qui, fièrement, rend publiques les photos ratées de la semaine de vacances qu’il passe à l’étranger, convaincu de sa légitimité à en parler, persuadé de tout connaître du pays dont il n’a connu que l’accueil professionnel de ceux qui vivent du tourisme, et le photographe dont les clichés provoquent une émotion intense, mais qui reste incertain de la qualité de son travail, soucieux d’avoir réussi à capter un sentiment, une ambiance, l’âme d’un lieu.
Vous m’avez comprise…

J’ai eu la chance de rencontrer des personnalités célèbres qui m’ont marquée.
Les plus impressionnantes sont toujours les plus humbles.
Parmi elles, l’un de ceux qui m’ont le plus touchée est le généticien Albert Jacquard.
Un esprit rare, une intelligence éclatante, un humanisme exemplaire…
Ses engagements, sa longue carrière universitaire de chercheur, de professeur, ses passionnantes publications de vulgarisation, ses combats: cet homme semble avoir vécu dix vies.
Je l’ai rencontré à Lausanne, voici quelques années, alors qu’il allait donner une conférence à quelques kilomètres de là.
Le simple fait qu’il ait accepté cet entretien était un cadeau inespéré.
Le rendez-vous a eu lieu au Buffet de la Gare.
A l’époque, il venait de vivre un moment important dans sa vie: sa rencontre avec le leader palestinien Yasser Arafat, à Ramallah.
Il m’en a longuement parlé, les yeux brillants.
Entre eux, la magie avait opéré.
Albert Jacquard rend accessible sa pensée car il utilise un langage abordable, et ne reste jamais dans l’abstrait.
Quel que soit le sujet qu’il aborde, il capte l’attention, passionne, touche.
En l’écoutant, plus encore qu’en le lisant, j’ai eu la conscience absolue de rencontrer un être humain exceptionnel.
J’ai une profonde admiration pour cet homme.
Je n’avais pas envie de lui poser de questions.
Juste envie de l’écouter parler, encore et encore, de suivre le fil de sa pensée, de m’imprégner de son savoir, de ses mots, de sa sensibilité, de sa philosophie.

Aujourd’hui, je rêve toujours de pouvoir faire la même chose.
Me mettre dans un coin et l’écouter.

Martine Bernier

Th* dit :

Je suis d’accord avec vous, j’ai aussi assisté à une de ses conférences, c’est un homme génial ; avec une mémoire étonnante  ( et, il a de la famille en franche-comté)

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