Copies à rendre

Qu’un professeur cherche à rendre leurs copies à ses élèves, c’est normal.
Quand on sait que les copies en question datent de 1968, c’est un peu plus étonnant.

Et pourtant.
Aujourd’hui à la retraite, Jean Romain, à Saint-Dié-Les-Vosges, était professeur en 1968.
Et il n’a pas revu ses élèves après les grèves qui ont secoué la France en ce fameux mois de mai.
Le syndicat national des enseignements du second degré avait alors décrété qu’il ne fallait pas rendre les copies aux élèves.
Consigne que Jean Romain avait suivie à la lettre.
Il s’agissait, à l’époque de faire pression sur l’administration, nous dit-on,
Consciencieux, le professeur les avait cependant corrigées, et les a conservées dans sa bibliothèque.
La dissertation portait sur un sujet d’actualité, autant hier qu’aujourd’hui: « Décrivez un sentiment violent ».
Quarante-trois ans plus tard, les auteurs de ces épîtres sont recherchés.
Pour le moment, huit d’entre eux, alors en classes de 5e, ont été retrouvés, sur 33.
Les huit anciens étudiants en question vivaient toujours dans la région ou y avaient encore de la famille.
Les autres se sont éparpillés un peu partout.
Et comme Jean n’est pas très doué pour les nouvelles technologies, il se fait aider par une amie.

Ce professeur, qui explique avoir eu des élèves délicieux, estime qu’une copie est faite pour être rendue.
A bon entendeur!

Martine Bernier

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