Il s’en va…

Comme toujours, je me suis réveillée avant trois heures, heure à laquelle le réveil sonne pour signifier à Celui qui m’accompagne qu’il est l’heure de reprendre la route.
Il ne veut pas que je me lève.
Quelques minutes après qu’il se soit préparé, Il revient dans la chambre.
Avec la lumière du couloir, je distingue sa silhouette en contre-jour.
Il est si grand, a une telle carrure que l’encadrement de la porte est presque trop juste pour sa taille.
Il vient s’agenouiller au bord du lit pour m’embrasser avant de partir, me murmure qu’Il vient me chercher jeudi.
Ses gestes sont d’une douceur et d’une tendresse infinies.
La semaine sera plus courte que d’habitude, et pourtant si longue.
Il s’en va…
La porte se referme doucement, puis j’entends le bruit de la porte d’entrée, ses pas dans la nuit.
Pomme gémit.
Elle est comme moi, elle n’aime pas quand Il part.
Les portières qui claquent, le moteur qui se met en route, la voiture qui s’éloigne…
J’écoute longtemps le clapotis de la pluie.
J’ai le réflexe d’écouter les actualités, en pleine nuit.
Comment ne pas être horrifiée par ce qui se passe au Japon, en Libye…
Impossible de me rendormir.
Le jour se lève doucement.
C’est une journée claire, belle.
Le lac est paisible, bleu pâle.
Tellement de paix paraît impossible alors que de l’autre côté du monde, la vie s’écroule.
La semaine commence sans Lui.
Ce soir, lui qui a été longtemps caserné en Allemagne, me dit que je suis son « Heimat ».
Vous ne savez pas ce que cela veut dire?
Je l’ignorais aussi jusque là…
J’ai trouvé la définition sur Internet et j’en ai eu les larmes aux yeux.
Il me manque déjà.

Martine Bernier

Daniel dit :

Par curiosité, j’ai été voir la définition de Heimat. Très belle expression !

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