L’holorime

L’holorime fait partie de ce genre de choses que tout le monde connaît et dont personne ne se souvient du nom.
Non?
Si!
Il s’agit d’un texte où seule l’orthographe permet de lever l’ambiguïté.
Vous ne comprenez pas?
Voici un exemple.

Si vous lisez ceci:
« Des visages sans visage dévisagent cent visages.
Des visages s’envisagent, dévisagent son visage. »

… vous en comprenez le sens.
En revanche, si vous le lisez à quelqu’un sans lui avoir donné les phrases à lire auparavant, il y a fort à parier pour qu’il vous regarde avec des yeux ronds.

Les plus grands auteurs se sont essayés aux plaisirs de ces poèmes composés d’homophones.

Victor Hugo a commis celui-ci:
Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner, au gris logis qu’elle a.

Alphonse Allais, Charles Cros en ont créé quelques-uns eux aussi.
Mais celui que je préfère est de Luc Etienne:
Danse, prélat ! L’abbé t’apprit l’air en plain-chant !
Dans ce pré-là, la bête a pris l’air en pleins champs

Et comme toujours devant ce genre d’exercices, je m’amuse de cette langue qui est la nôtre et qui peut jouer à l’infini sur le sens des mots…

Martine Bernier

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *