Bichon havanais: Pomme à l’école

En Suisse, depuis 2010 tout propriétaire d’un chien doit, dans la première année du chiot, suivre un cours pratique et théorique afin de recevoir une attestation lui permettant de conserver son chien.
Si vous avez déjà eu des chiens par le passé, alleluia, vous êtes dispensés de théorie.
C’est mon cas, mais, comme tout le monde, Pomme et moi devions suivre le cours pratique, repoussé en raison de mes soucis de santé.
Ce samedi matin, donc, nous nous sommes rendus avec Celui qui m’accompagne sur le terrain de jeux de l’école des chiens.
La pratique dure quatre heures.
Cette première partie était importante: ne pas avoir l’attestation signifie être hors-la-loi.
Or, je ne suis pas Ma’ Dalton, et Pomme n’a rien de Rantanplan.

Au moment de partir, durant le dernier coup de brosse donné à mon bichon, je lui ai parlé sérieusement:

– Ecoute, je ne sais absolument pas ce que nous allons devoir faire, toi et moi, mais j’espère que tu feras de ton mieux… Je peux compter sur toi?

Elle m’a jeté un regard intéressé, m’a léché la main, et nous sommes partis, tous les trois.

Nous sommes arrivés bien en avance sur les lieux, pour qu’elle puisse s’habituer à l’endroit.
Je la connais bien: elle allait avoir mille raisons d’être distraite.
Autant lui offrir la possibilité de renifler à son aise avant l’arrivée des autres chiens.

Ils étaient sept.
Un bébé labrador de huit mois, trois yorkshires, un jeune border-collie, une « darling » de race indéfinissable, et un carlin hyperactif.
Pomme a fait connaissance avec tout ce petit monde, puis s’est assise à mes pieds en écoutant sagement les consignes.

La première partie du cours a porté sur la marche en laisse, dans le pré et entre des piquets.
En nous éloignant, j’ai murmuré à Pomme:
– Bon. Là, tu ne tires pas, tu fais celle qui adore te balader en laisse et tu fais semblant de ne t’intéresser qu’à moi, d’accord?

Apparemment elle a compris: nous avons décroché les félicitations du jury pour notre modeste prestation.
Pour la deuxième partie, j’étais un peu moins à l’aise.
Il s’agissait pour les chiens de s’engager dans un tunnel de toile plastifiée de dix bons mètres, puis dans un parcours parsemé d’embûches bruyantes, et, enfin, de monter sur une planche dressée presque à la verticale, et de redescendre de l’autre côté.

Pomme n’avait jamais pratiqué ce genre d’exercice.
Elle m’a lancé un regard ahuri que j’ai aussitôt traduit par: « Tu ne veux quand même pas que j’aille m’enfiler dans cette chose?! Et pour quoi faire, d’abord?? Je t’aime bien, mais quand même!! »

Je l’ai encouragée, me sentant l’âme d’une traîtresse…
Tandis que quelqu’un la lâchait dans le tunnel, je me suis postée à l’autre bout en l’appelant, à grands renforts d’encouragements et de récompenses.
Après une hésitation, elle a accepté l’exercice, qu’elle a exécuté deux fois.
Je sais, c’est bête: mais j’étais aussi fière ou presque que lorsque mes rejetons accomplissaient une prouesse que, bien sûr, personne n’avait faite avant eux.
Comme les premiers pas, par exemple.

Même réussite dans le parcours bruyant.
Je craignais un peu la dernière épreuve et avais demandé à Celui qui m’accompagne de se poster  avec moi le long du parcours de la planche pour ne pas risquer qu’elle tombe.
Et là encore: aucun problème.

J’ai pris ma chienne, l’ai cajolée, félicitée, gâtée, et je lui ai soufflé:

– Bravo! Tu es absolument géniale!!

Nous sommes repartis en promettant de revenir la semaine suivante.
Ce que j’ai appris?
Je savais déjà que mon Mogwaï est équilibré et sociable.
J’ai découvert que, pour me faire plaisir et pour avoir droit à un morceau de cervelas, elle est prête, en plus, à intégrer un bataillon de paras!

Martine Bernier

Th** dit :

Brave Pomme et très intelligente,elle a bien réussi ses examens,elle a droit à une belle récompense.Gros calins à toi et bisous à ta maitresse.

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