Improbable incursion au Rajasthan

Voici quelques jours, Celui qui m’accompagne m’avait annoncé que, durant le week-end de l’Ascension, si j’en avais envie, nous pourrions aller découvrir le Rajasthan, hôte d’honneur d’une manifestation à Besançon.
Toujours intéressée à récolter un maximum de renseignements sur le sujet dans le cadre d’une recherche que j’effectue depuis pas mal de temps pour un travail, j’ai évidemment accepté avec enthousiasme.
Le jour dit, accompagnés de Pomme qui avait l’autorisation de pénétrer dans l’enceinte, nous rejoignions les parents de mon compagnon pour partir à la conquête de ce que nous pensions être une brillante exposition.

Cruelle déception…
L’hôte d’honneur n’était présenté que très superficiellement.
Qu’à cela ne tienne, nous avons décidé d’aller assister au mini concert donné toute les heures par un groupe de là-bas.
Dans la salle bourrée à craquer, Pomme m’a regardée.
Mais que faisaient tous ces gens dans un même lieu, clos de surcroît, et plongé dans le noir?
Pour son premier concert, mon malheureux Mogwaï, installé sur mes genoux, a déchanté.
Le groupe, dont je ne donnerai pas le nom, expliquait être une formation de gitans du Radjasthan.
Vêtus de somptueux costumes traditionnels, ils se sont installés en tailleur sur la scène et ont commencé par nous présenter longuement les castagnettes indiennes.
Quelques applaudissements polis ont accueillis l’interminable morceau de percussion qui mettait en valeur la dextérité du joueur de castagnettes en question.
Pour le morceau suivant, le castagnetteur a prouvé qu’il avait aussi de la voix.
Accompagné par une sorte de croisement entre un harmonium mal accordé et un accordéon poussif, il a entamé une croassante mélopée.
C’était tout, sauf mélodieux.
Nous nous sommes dit: ils se mettent en voix, ça va aller mieux.
Hélas non.
J’aime les musiques d’ailleurs, les mystérieuses mélodies du désert Ouzbek, le folklore léger du Kirgizistan, les Colindes de Roumanie, les accents celtes de la musique Irlandaise, le folklore cajun et tant d’autres.
Mais là…
A aucun moment, la musique n’a été harmonieuse, ce qui a provoqué des départs progressifs de la part des spectateurs.
Les instruments traditionnels si particuliers à l’Inde, comme leurs flûtes, clarinette et autres hautbois aux noms caractéristiques, les instruments à cordes… aucun n’était présent.
Seulsétaient là  les percussions et le soufflet à touches, impuissants à  apporter un peu de musicalité.
L’un des musiciens parlait français et faisait de laborieux efforts pour tenter d’enthousiasmer un public de plus en plus boudeur, voire maussade.
– Vous voulez chanter avec nous? Répétez après nous!
Suivait un mot imprononçable pour les non initiés que nous sommes.
Mot qui, nous a-t-on expliqué, voulait dire « citron ».
Une ode au citron a donc été entamée, n’utilisant pour ainsi dire qu’une note et qu’un mot.
C’est à ce moment, je crois, que Pomme a eu subitement envie de se cacher sous nos sièges.

Lorsque nous sommes sortis, partout autour de nous, les commentaires étaient négatifs, déçus.
Pour ma part, je me disais que la musique traditionnelle rajasthanie est peut-être simplement ainsi.
Et donc respectable.
En rentrant, j’ai fait quelques recherches sur Internet et j’ai trouvé le site de ce groupe de musiciens.
J’ai écouté des extraits de morceaux et… j’ai découvert qu’ils pouvaient en présenter de nettement  plus intéressants et abordables pour un public non averti.

Qu’est-ce que cela peut vouloir dire?
Leur musique, plus contemporaine, est-elle celle entendue sur le Net?
Mais alors, à quoi correspondait celle interprétée lors de ce concert que nous ressentions comme raté?
Etait-ce de l’improvisation ou une musique ancestrale trop éloignées de nos propres sonorités pour pouvoir être comprise?
Des explications auraient été nécessaires.
Et auraient sans doute été mieux accueillies que l’humour du splendide musicien polyglotte, présentant péniblement son collègue chanteur comme étant le clone indien de Johnny Halliday.

Outch.

Quand à l’histoire du Rajasthan… je pense acheter un livre sur le sujet.
Rien de tel qu’un bon bouquin, finalement…
Martine Bernier

Anonyme dit :

Tout a fait ça,décue de ce concert(c’est un grand mot)

 

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