François Cevert

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Je ne connais rien à l’univers des sports motorisés.
Enfin presque…
Dans les années 70-80, alors que j’étais adolescente, j’étais passionnée par la course automobile.
Il faut dire que le circuit était fréquenté par des personnalités lumineuses.
Jacky Stewart, Ronnie Peterson, Jean-Pierre Beltoise, Clay Regazzoni…
Et puis… François Cevert.
Il était le dauphin de Jacky Stewart sur Tyrrell, beau-frère de Beltoise, très bon pilote.
Il était surtout d’une beauté à couper le souffle, jouait du piano, avait un charme fou.
Il était surnommé « Le Prince », c’est tout dire.
J’imagine qu’à l’époque, des milliers de femmes se sont intéressées à son sport uniquement dans l’espoir de l’entrevoir au départ ou sur les marches du podium.
Et puis…
Il est entré dans la légende le 6 octobre 1973 en se tuant dans un accident lors des essais qualificatifs pour le grand prix des Etats-Unis, sur le circuit de Watkins Glen.
Ca a été un choc immense.
En 1978, Ronnie Petterson est mort en course, lui aussi.
En 1980, Clay Regazzoni était victime d’un accident épouvantable qui l’a laissé handicapé.
J’ai arrêté de suivre les compétitions, écoeurée par le manque de sécurité des véhicules et des circuits, par ce sport qui tuait ou blessait ses héros.

Le temps a passé.

Mercredi, je suis allée faire un reportage chez une personne à Genève, pour un sujet qui n’avait initialement rien à voir avec les sports motorisés.
Dans la conversation, j’ai découvert qu’il avait fait de la moto de course à un haut niveau, qu’il avait été mécanicien sur voitures de compétition dans une autre vie.
Nous avons parlé, et je lui ai confié mon ignorance, sauf en ce qui concernait cette dizaine d’années précise qui a marqué mon tout jeune âge.
Et je lui ai parlé de François Cevert, inoubliable.
Et là…
Ce monsieur m’a emmenée dans un local ou une forme était cachée par une bâche, sur des tréteaux.
Il a ôté la bâche et je me suis trouvée devant… l’une des voitures marquées Elf, pilotées par François Cevert à l’époque.
Il l’avait rachetée et la retapait avec la ferme intention de lui donner une deuxième jeunesse et de lui permettre de rouler à nouveau.
J’ai été émue de voir l’habitacle si étroit, les réservoirs d’essence, l’absence de systèmes de sécurité.
J’ai caressé la carrosserie.

Quand j’ai pris congé, j’avais une foule de choses importantes dans la tête.
Mes rendez-vous, les articles à écrire…
Mais, dans un coin de ma mémoire, je garde ce moment rare et précieux.
Qui, pour quelques minutes, a rendu la vie à un homme fascinant.

Martine Bernier

Dominique Rougier dit :

Ce même 6 octobre 1973 François Cevert était encore en deuxième position dans les médias,car le même jour commença le guerre du Kippour ,et depuis ce jour là,le monde n’est plus tout à fait le même. De là-haut le ‘petit Prince’ t’a fait un clin d’oeil ,merci de l’avoir partagé…:)

Séverine dit :

Je suis née en 83, je ne le connaissais pas. Mais en regardant la photo, je comprends ce que vous dites. Il était incroyablement beau !

 

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