Apple store: On vous vend l’appareil, mais pas le fil

En temps normal, lorsque je m’adresse à Apple store pour commander un ordinateur ou un engin du même acabit, je suis satisfaite.
Cette fois, ce que j’ai vécu là est ubuesque… et assez représentatif de notre étrange civilisation.
Je vous livre l’expérience qui, au final, me fait plutôt rire…
Jaune, mais rire quand même.

Il était urgent que je rachète une imprimante après le décès prématuré de la précédente.
Mon réflexe habituel a donc été de me connecter sur Internet, sur le site de l’entreprise à la pomme, et de choisir un engin que je ne voulais pas inutilement performant vu l’utilité que j’en ai.
Commande passée pour une HP… et arrivée dans les trois jours.
Parfait!
J’ai l’habitude d’installer moi-même tout ce qui est matériel électronique.
J’ai donc déballé l’élégante bête noire, l’ai branchée, et l’ai configurée pour fonctionner en wi-fi.
Un léger souci m’a cependant convaincue qu’il serait plus pratique pour l’instant de la brancher par câble USB à Max II, mon ordinateur.
Oui, je sais, je donne des noms à mes ordinateurs.
Après tout, c’est avec eux que je passe le plus clair de mon temps.

Je cherche, cherche… et ne trouve pas le câble, pourtant annoncé dans la panoplie contenue dans la boîte.
Ce matin, à la première heure, je téléphone donc au service après-vente d’Apple store où un monsieur charmant à l’accent canadien me répond.

– Bonjour, Monsieur. Voici mon souci: j’ai reçu hier l’imprimante que j’ai commandé chez vous et…
– Il s’agit bien du modèle HP XXXXXXXXX ?
– Oui. Donc je l’ai reçue et je souhaiterais la brancher à mon ordinateur, mais le câble USB n’a pas été joint à la boîte.

La voix, très lointaine, me répond, un peu embarrassée:
– Heu… Oui, désormais, les appareils sont fournis sans les câbles.
– Pardon?
– Oui, il vous faut juste aller dans n’importe quel magasin pour en acheter un. Ce sont des câbles standard.
– Donc, on achète à présent des appareils qui ne sont pas fait pour fonctionner immédiatement? Je sais bien que ce n’est absolument pas votre faute, mais c’est bizarre, vous ne trouvez pas? D’autant que, sur le document joint à l’envoi, il est indiqué que le fameux câble se trouve bien dans le paquet.
– Ce que je peux faire, c’est déduire le prix du câble à votre facture…
– Merci, c’est gentil. Est-ce que, par la même occasion, je pourrais vous commander ce câble pour que vous puissiez me l’envoyer?
– Oui, bien sûr! Je vois avec mon collègue et je reviens!

Musique. Deux minutes plus tard, il revient.

– Vous êtes là, Madame?
– Oui, oui.
– Merci d’avoir patienté. Je suis désolé mais je vous ai donné une fausse information.
– Le câble devait être dans la boîte et vous me l’envoyez?
– Heu… non. Mon collègue me dit qu’il n’est pas possible de vous envoyer le matériel. Il va falloir que vous alliez dans n’importe quel magasin vendant du matériel électronique. Ou alors que vous utilisiez le fil de votre ancienne imprimante si vous l’avez toujours.

L’imprimante mourante est à Poligny… il va falloir rapatrier le câble. Pas d’impression avant vendredi soir, donc.

– Bon. Je vous laisse donc déduire son prix de la facture.
– Je vous envoie une confirmation tout de suite, par mail.
– Je peux encore vous poser une question?
– Oui, bien sûr!
– Où êtes-vous?

Là, apparemment étonné de voir que la conversation prenait un tour plus humain, mon interlocuteur a joyeusement répondu:
– Je suis à Berlin. Mais c’est sans doute mon accent qui vous a mis le doute? J’ai passé 15 ans au Canada!
– Oui, vous avez un joli accent, c’est très agréable de l’entendre dès le matin.

Nous nous sommes quittés en très bons termes, lui content de voir que je ne l’avais pas étripé, et moi intriguée par son accent canadien poudré d’un zeste de Méditerranée.
Quelques minutes plus tard, je recevais le message promis, signé… Mohammed.

Donc, récapitulons:

– Si vous achetez une imprimante, désormais, n’espérez pas pouvoir la brancher tout de suite: il n’est pas prévu qu’elle marche sans votre intervention radicale.
– Si vous appelez le service après-vente d’Apple, vous serez toujours accueillis par des interlocuteurs et trices charmants et serviables, très représentatifs de notre monde cosmopolite où les gens bougent de plus en plus et vivent loin de leurs racines par choix ou par nécessité.

Un aperçu du fonctionnement de notre monde et de ses incohérences en une anecdote.

Martine Bernier

MHM dit :

Ca devient du grand n’importe quoi tout ça ! On achète un appareil pensant être opérationnel tout de suite, et ben non, on est refait. Perte de temps car il faut appellé « la boîte » ou l’on a acheté l’objet du litige, prise de tête… et en plus il faudrait garder son sang-froid. Moi je dis NON.
C’est un peu comme si vous achetiez une voiture et qu’il n’y à pas de clé ou carte ou système de démarrage à la livraison. Vraiment pas drôle !

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