Drôle de monde (2): Lausanne et la maladie des villes

J’ai très envie de vous conter deux petites histoires vraies, arrivées à quelques années d’intervalle, en Suisse.
La première se passait voici six ou sept ans, dans une station de montagne vaudoise que je connais bien.
Le buraliste postal était allé remettre une lettre, un peu à l’écart du village.
Comme son arrêt ne devait pas durer longtemps, il avait laissé la portière de sa voiture grande ouverte, en haut du petit chemin menant au chalet à visiter.
Lorsqu’il est revenu, quelques instants après, il a eu la surprise de découvrir… un bouc, assis à la place du conducteur.
L’histoire avait fait le tour du village et fait encore rire aujourd’hui.
Le postier, lui, avait eu toutes les peines du monde à débarrasser son véhicule du parfum de son visiteur.

L’autre histoire est beaucoup plus fraîche puisqu’elle a eu lieu une nuit de cette semaine.
L’un de mes très proches et sa collègue, qui travaillaient à Lausanne, ont eu la désagréable surprise de voir la voiture  qu’ils utilisaient pillée de leurs effets personnels.
La portière avait été mal fermée sans que personne ne s’en rende compte…
Tout y est passé, y compris, bien sûr, le portefeuille laissé dans un sac, dans le véhicule.

La ville a changé, comme toutes les villes, malheureusement.
Des jeunes encapuchonnés s’adonnent à des activités illicites, apparemment sans crainte d’être arrêtés, et en profitent au passage pour « visiter » les voitures garées.
On ne va plus dire: « Les voyous!  » mais: « Ah oui, il ne faut pas laisser ses affaires dans une voiture… »
Un peu comme si la victime devenait coupable, comme si tout était normal…
A la Police, il a fallu payer pour enregistrer la plainte…. alors que tout avait été volé.
Payer pour enregistrer une plainte… j’ai cru rêver…

Vous allez me dire que de tous temps il y a eu des brigands, des malandrins…
C’est vrai.
N’empêche que le sentiment d’insécurité et de colère est là.

Je ne sais pas ce que je donnerais pour que le seul risque encouru en laissant sa voiture en ville serait d’y retrouver un bouc à son retour.

Martine Bernier

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