Greame Allwright – Jérémie Bossone

L’Esprit Frappeur a frappé fort!

Lorsque, en octobre, l’un de mes amis m’a annoncé que Greame Allwright passait à l’Esprit Frappeur de Lutry (Suisse) à la mi-décembre, j’ai pris deux places sans attendre.
Ses chansons, autant Celui qui m’accompagne que moi en connaissons la quasi totalité par coeur. Nous en aimions les textes, les musiques, les accompagnements,  la voix, l’accent anglophone de son interprète, sa personnalité, sa trajectoire de vie… Bref, samedi soir,  nous étions heureux de faire partie des privilégiés qui avaient pu obtenir des places.

C’était la première fois que nous nous rendions à l’Esprit Frappeur . J’ai aimé dès l’entrée… Une belle maison et, dessous, un salle minuscule, toute noire, dans laquelle il est possible d’entasser, en les serrant un peu, une petite centaine de personnes. Le tout dans le pur style du cabaret où l’artiste chante tout près du public, attablé à de petites tables rondes… Un accueil chaleureux, des placeurs et des serveurs sympathiques, souriants, un public ravi d’être là… Nous sommes arrivés tôt. Une demi-heure plus tard, la salle était pleine à craquer.

Depuis peu, nous annonçait le programme, l’Esprit Frappeur, association ouvrant sa scène aux artistes méconnus, a décidé d’essayer le concept de la « Première partie ».

Des premières parties, j’en ai vues beaucoup. Il arrive que l’on y voit le pire, parfois le meilleur. Ce soir, c’était le meilleur. Jérémie Bossone, jeune chanteur parisien, est un talent à l’état pur.
Musicalement, il se situe dans la lignée des vrais artistes compositeurs — interprètes qui ont une présence forte, une voix très belle et ce je ne sais quoi qui vous retourne complètement. La sincérité, sans doute… Accompagné de son musicien, il est entré en scène avec sa guitare, a entamé sa première chanson et a créé une magie qui ne s’est achevée que lorsqu’il a terminé sa prestation. Dans ses paroles, cet écorché vif  rassemble des histoires qui n’ont rien de lisses. Rimbaud et Baudelaire doivent le couver du coin de l’oeil…

Allez écouter ses chansons: vous comprendrez.
Toutes sont superbes…

En quittant la scène, ce jeune chanteur a confié que cette soirée était très symbolique pour lui: Greame Allwright fait partie de ceux qui lui donné ont envie de faire ce métier.

Greame Allrwright…
Sa biographie nous dit qu’il est né en 1926.
Oui… 85 ans…
Le temps a ralenti ses gestes, poudré ses cheveux…

Mais dès qu’il est « entré » dans son concert, c’est un jeune homme que nous avons suivi sur les chemins buissonniers où il nous a conviés. Sa guitare ne le quitte pas, et deux excellents musiciens malgaches (Erick Manana à la guitare et Dina Rakotomanga à la contrebasse) joignent leur talent au sien. Pieds nus et en chemise, l’éternel globe-trotter  néo-zélandais a réhabité les textes de ses compagnons de toujours: Bob Dylan, Léonard Cohen…
Les années ont passé,  mais la chanson engagée reste son royaume, sans pour autant qu’il ne  se prive de se promener sur les chemins de la musique plus légère, traitant des sujets lourds de manière si joyeuse qu’il donne envie de danser. Aah, sa chanson perle sur sa future mort!!

Greame Allwright, généreux de lui-même, qui a offert à son public un florilège de ses plus grandes chansons après le rappel, pour clore le spectacle… « Suzanne », « La ligne Holworth », « Jusqu’à la ceinture », Petites boîtes », « Jolie bouteille », « Petit garçon », « Emmène-moi », et tant d’autres, pour finir avec « Il faut que je m’en aille ». Dans la salle, tout le monde chantait…

Derrière nous, adossés au mur, Jérémie Bossone et son musicien ont suivi tout le concert debout, chantant avec le public et applaudissant à tout rompre. Si le tour de chant, qui a duré largement plus de deux heures, ne s’est pas terminé par une ovation debout, c’est simplement parce que, serrés comme des sardines, les spectateurs ne pouvaient physiquement pas se lever tous en même temps!

La dernière chanson du spectacle pour la route…

 

Site de Jérémie Bossone

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