La provocation de Diego Rivera

Diego Rivera, célèbre peintre mexicain et politicien engagé, a vécu durant sa vie des événements parfois… contrariants.
Comme celui-ci.
En 1948, il termine une fresque « Sunday in the Alameda », destinée à la salle à manger du nouvel hôtel Del Prado.
Elle présentait l’historien Ignacio Ramirez tenant un livre ouvert.
Jusque-là, tout allait bien.
Léger détail pourtant: sur le livre étaient écrits les mots « Dios no existe ».
Pour l’artiste, c’était une évidence qu’il répétait souvent: Dieu n’existait pas à ses yeux, et il tenait à le faire savoir, ajoutant volontiers: « Je ne crois pas en Dieu, mais je crois en Picasso ».
Ce qui, évidemment, n’était pas du goût de tout le monde….

Furieux, l’archevêque L. M. Martinez refusa de bénir le bâtiment, tandis qu’une bande de jeunes envahissait la salle pour gratter au couteau les mots provocateurs.
Rivera, qui avait du caractère décida de rétablir le texte à l’aide d’un stylo, ce qui provoqua l’ire des étudiants de Mexico qui menacèrent de l’effacer aussi souvent que le peintre le réécrirait.
Fort ennuyée, la direction de l’hôtel fit couvrir la fresque, le temps de réfléchir à son sort.
Rivera, devenu indésirable, se vit refuser l’entrée d’un cinéma, et eut à subir la mise à sac de sa maison par des vandales.

Finalement, un prêtre qui demanda à garder l’anonymat, vint bénir discrètement l’hôtel.
L’hôtel avait eu ce qu’il souhaitait: bénédiction et publicité.
Quand à Diego Rivera, il n’a pas reculé d’un pouce.

 

Martine Bernier

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