Cheval de guerre: flop

 

Je ne parle en général que des films que j’ai aimés, sur Ecriplume.
Une fois n’est pas coutume, pour éviter à d’autres qui passeraient par ici, d’être déçus par un film dont ils risqueraient d’attendre beaucoup, je déroge à cette règle.

En voyant la bande-annonce, je savais déjà que je ne l’aimerais pas.
Mais que voulez-vous: il est signé « Spielberg »…
Ce que je n’ai pas aimé? Tout ou presque.
L’histoire, d’abord, qui peut plaire à d’autres, bien sûr,  mais qui fait partie des scénarios que je fuis.
De cela, ne tenez pas compte: j’ai horreur de voir maltraiter les animaux, de voir un enfant privé de son compagnon.
Ce n’est pas un argument valable pour donner un avis négatif sur un film.  

L’histoire, donc, se situe durant la Première Guerre Mondiale, et raconte l’amitié entre un adolescent, Albert (Jeremy Irvine) et son cheval, Joey (heu… ils étaient 17 pour le rôle!) 
Son père, fermier qui n’a pas un sou vaillant, achète un jour le cheval aux enchères, juste pour contrarier son riche propriétaire qui le veut lui aussi.
Cette transaction met la famille sur la paille mais rend le garçon fou de bonheur.
La vie se déroule jusqu’au jour où l’Angleterre rentre en guerre contre l’Allemagne.
Le père d’Albert vend le cheval à l’armée.
Et nous voilà embarqués dans la vie de Joey, malheureux demi-sang condamné à participer à ces  batailles sanglantes qui ne le concernent pas, puis à tirer des charges au-dessu de ses forces.
Certaines scènes sont d’une dureté terrible, d’un réalisme effrayant.
La Première Guerre était une boucherie, ce n’est un secret pour personne.
La scène au cours de laquelle Joey se trouve face à un char d’assaut est étrangement symbolique des deux époques, de deux étapes dans « l’équipement » guerrier.
Mais elle est incohérente: que faisait ce tank dans une impasse où le seul être vivant était un cheval, alors que le reste de la colonne partait ailleurs?
D’un bout à l’autre du film, on voyage entre l’horreur et la candeur du réalisateur qui, ouf, va permettre à Joey et Albert de se retrouver et de rentrer vivants, plus proches que jamais. 

En résumé, je me suis ennuyée, d’un ennui dérangeant, devant cette histoire prévisible et j’ai été gênée de voir Allemands, Français et Anglais parler tous la même langue.
Il y a bien sûr des côtés positifs: certaines images sont magnifiques, voir Joey errer sur les champs de bataille qu’il traverse au galop est surréaliste, la présence inattendue de Niels Arestrup dans le rôle d’un grand-père tentant de préserver sa petite-fille de la guerre, est rafraîchissante, et Spielperg reste un très grand réalisateur.

A la sortie, Celui qui m’accompagne a confirmé mon sentiment: il n’a pas aimé le film, lui non plus. 
 

Martine Bernier

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