Valentin et les enfants de porcelaine

 

C’était au début de l’hiver.
Nous nous trouvions à Evian lorsque je suis restée en arrêt devant une vitrine dans laquelle se trouvaient les poupées les plus belles que j’avais pu voir jusqu’ici.
Je suis tombée sous le charme de ces enfants en porcelaine…
Quelques jours plus tard, à Noël, deux d’entre elles faisaient leur entrée dans ma vie.
Des visages d’ange au teint pur, des expressions candides, de longs cheveux tressés, des vêtement délicieux, soignés, parfaitement finis,  des détails rappelant le monde de l’enfance…
Ces poupées de collection, qui ne sont pas faites pour être cajolées mais pour être caressées des yeux, ont pris dans mon univers une place particulière.
Je découvrais pour la première fois les poupées Adele’s, réalisées en Allemagne.

14 février.
Celui qui m’accompagne n’a jamais fêté cette date avant notre rencontre.
Hier, je m’attendais, dans le meilleur des cas, à des fleurs qui, déjà, m’auraient touchées.
Les fleurs, je les ai reçues un ou deux jours plus tôt.
Un bouquet de roses comme je les aime…
Il travaillait dans la nuit du 13 au 14.
Mais au petit matin, avant de se coucher, Il m’a dit de me tenir prête vers 11h00.
De mon côté, me travail est abondant, en ce moment, j’ai rarement le temps de m’interrompre.
Mais à 11h00, après avoir très peu dormi, Il était levé, préparé, et m’attendait pour partir.
J’ai donc laissé mon ordinateur à la garde de Pomme et je me suis laissée enlever.

Ce n’était pas un bouquet de fleurs qui m’attendait, mais bien mieux que cela… un repas en tête-à-tête dans le restaurant le plus  romantique de la région, le nôtre: Les Cygnes, à Evian.
A la fin du repas, il n’a pas repris la direction de la Suisse.
Nous nous sommes retrouvés dans les rues piétonnes d’Evian, devant la vitrine où sourient timidement les enfants de porcelaine.
– Choisis!

En rentrant, j’ai installé ma troisième poupée à côté des deux autres.
Les poupées nous renvoient en arrière, dans le monde de l’enfance.
Nous renvoient aussi, parfois, à des sentiments, des sensations plus complexes.
Alors que la soirée était déjà très avancée, je les ai prises en photo avec mon portable, dans la pièce assombrie.
La photo est mauvaise, je sais.
Mais je ne la renie pas, pour l’ambiance sépia qui entoure ces trois demoiselles tout droit sorties d’un roman de la Comtesse de Ségur.

Je sais: à mon âge, on ne joue plus à la poupée.
Mais je vis dans un monde décalé…
Un monde dans lequel un beau Capitaine ayant vécu une vie des plus viriles est capable de m’offrir une journée de rêve en multipliant les attentions les plus délicates…

Ce matin, après avoir travaillé plusieurs heures, j’ai enfin regardé par la fenêtre.
Il neige…
C’est un peu le retour de Noël…

Martine Bernier

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