L'éclipse

J’étais mercredi en déplacement pour un reportage chez un professionnel de l’image.
L’interview se déroulait bien et, comme c’est souvent le cas, plus nous parlions, plus s’installait une certaine complicité.
Tout à coup,  dans la conversation, il m’a regardée et a dit:

Je vais vous raconter une anecdote.
C’était le jour de mon 33e anniversaire, le 11 août 1999.
Ce jour-là, il y avait une éclipse.
Comme je savais qu’elle ne serait  pas très impressionnante d’où j’étais, j’ai pris mon matériel et je suis parti, à moto.
J’ai roulé durant des heures pour finalement arriver à la voir  vraiment dans le nord de la France.
J’ai choisi un endroit au hasard, j’ai sorti mon matériel et j’ai commencé mes photos.
Il pleuvait, pleuvait… 
On dit que c’est souvent le cas juste avant les éclipses, puis que le ciel se déchire et le temps se remet.
C’était vrai ce jour-là 

Quand je suis arrivé, il n’y avait pas âme qui vive.
Et petit à petit, plein de gens sont arrivés.
Ils s’installaient près de moi, sortaient leurs chaises, leurs tables, et attendaient le spectacle.
Je me suis dit: c’est bien ma chance, j’ai choisi l’endroit où tout le monde va.

Quand ça a été fini, l’un d’eux est venu vers moi et m’a dit: « Quand nous avons vu votre matériel, nous nous sommes dit, celui-là, il a l’air de s’y connaître, nous allons rester près de lui! »
 

Martine Bernier

par

2 réflexions sur “L'éclipse”

  1. Dominique Rougier

    Au même moment ,le 11 août 1999 , j’étais à l’aéroport de Roissy ,dans la salle d’embarquement pour un voyage transatlantique. Il y avait eu beaucoup de rumeurs ,dont les prédictions catastrophiques de Paco Rabane. Le vol est parti juste après l’éclipse ,sans fin du monde et avec une petite angoisse en moins. C’est rare de se souvenir de ce que l’on faisait il y a longtemps à un jour et une heure précise, cette éclipse là a dû en marquer plus d’un.

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