La fin de Georges

Vous souvenez-vous de l’histoire de Georges, la tortue géante des Galapagos?
Je l’avais racontée, voici quelque temps déjà (voit lien ci-dessous).
Georges, tortue mâle, était l’unique survivant de l’espèce « Geochelone Abingdoni ».
Il était donc très important qu’il se reproduise.
Donc, depuis qu’un scientifique hongrois l’avait découvert en 1972 et l’avait transféré à Santa Cruze, Georges le Solitaire n’avait plus la paix.
Durant plus de trente ans, tout a été tenté pour stimuler sa libido, mais rien à faire: la tortue ne s’intéressait pas à la bagatelle.
Pourtant, deux mignonnettes proches de lui au point de vue génétique (et rien qu’au point de vue génétiques, hélas), partageait sa vie depuis des années.
Georges avait beau être en pleine forme, il les snobait royalement. 
L’amour ne se commande pas. 

 Et voilà que, à plus de cent ans, ce bon vieux Georges est mort dimanche, pour des raisons inconnues, nous dit-on.
Il aurait pu vivre jusqu’à 180 ans: c’est donc un gamin qui nous a quittés.
Georges sera autopsié, mais la consternation des scientifiques est bien réelle: avec lui s’éteint une espèce… que l’on croyait déjà perdue avant d’avoir découvert ce dernier spécimen, d’ailleurs.
A peu près au même moment, une étude de l’Université de Yale, aux Etats-Unis, a révélé en janvier dernier la redécouverte d’une espèce de tortues des Galapagos, la Chelonoidis elephantopus, que l’on croyait, elle, éteinte depuis 150 ans.
Encore des individus qui vont ressentir le poids de leur responsabilité face à l’Humanité, tiens…

Hommage posthume: Georges, notre célibataire endurci qui, après tout, n’aimait peut-être pas les demoiselles tortues, va rentrer dans le livre des Records et va être embaumé.
 

Martine Bernier

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