La semaine d'analyses ou les fleurs dans le désert

Il faut bien le reconnaître, lorsque j’aborde une semaine d’examens médicaux, c’est-à-dire, selon les enjeux, tous les trois ou six mois, cela ne me met pas de joyeuse humeur.
J’ai beau me dire que je ne suis plus dans une situation d’urgence pour l’instant, je suis comme tous mes compagnons et compagnes qui traversent le long chemin des surveillances médicales « ad vitam arternam »: j’ai toujours une appréhension.
La dernière fois, c’était ce printemps.
Je n’ai donc aucune envie d’y retourner aujourd’hui comme je m’apprête à le faire. 

Au-milieu de ces sentiments divers, il y a toujours ce que j’appelle « les fleurs dans le désert ».
Elles apparaissent en général lorsque je téléphone, comme cette semaine et que la conversation s’engage après que j’aie décliné mon identité:

– Le docteur X aimerait que je refasse toutes les analyses…
(s’ensuit la liste des joyeusetés commandées).
– D’accord. Bon, alors vous avez besoin de 24 heures pour la première, de 24 heures pour la deuxième…
– Et d’un rendez-vous pour la série de prises de sang. Serait-il possible de passer mercredi?
Un petit rire, de l’autre côté:
– J’ai reconnu votre voix! Alors non, pas mercredi avec vous: l’infirmière spécialisée ne sera pas là! Vous êtes un cas trop compliqué pour que j’ose vous piquer  moi-même!
 – Mince, je suis démasquée! Je suis désolée d’être aussi pénible…mille fois pardon!
– Ah non! Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire! Ce n’est pas votre faute si vous n’avez pas de veines!
– A qui le dites-vous!

Elle rit de l’autre côté:
– Vendredi matin, l’infirmière sera là. Je vous propose de commencer vos premières analyses jeudi matin, puis d’entrecouper avec les prises de sang, et de terminer avec la dernière série d’analyses dimanche pour que vous puissiez les apporter lundi. Je vous donnerai le matériel vendredi, ça ira?
– Oui. Mais ne vous souciez pas du matériel: le labo de l’hôpital m’a déjà tout donné, je suis équipée!
– C’est vrai que vous êtes une habituée! Je suis vraiment contente que nous finissions la semaine avec vous.
– J’aimerais bien pouvoir dire la même chose!

Ces hommes et ces femmes en blouses  blanches que je retrouve régulièrement au labo ou à l’hôpital, sont devenus mes fleurs dans le désert.
Ils sont là, allègent les moments difficiles grâce à leur sourire, leur humour et leurs soins.
Une façon d’être qui sème de l’humanité partout partout derrière eux.
Donc, ce matin, je m’apprête à partir sans trop apprécier ce qui va se passer, mais… je me réjouis de revoir cette équipe avec laquelle, toujours, nous finissons par échanger des moments plutôt amusants!

Martine Bernier

 

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