Amélie Nothomb et Barbe bleue

Comme chaque année, donc, j’ai acheté le nouveau roman annuel d’Amélie Nothomb, que j’ai dévoré goulûment.
Cette fois, elle revisite le conte de « Barbe bleue » (du même nom que son livre).
Et, comme chaque année, les bouquins se vendent comme des petits pains et les critiques pleuvent dans les médias et sur Internet.
C’est un peu comme un rituel… 

En quelques heures, j’avais terminé.
Ce que j’ai aimé?
L’originalité du sujet : une jeune femme répond à une alléchante  annonce de co-location.
Il s’agira de vivre dans des conditions somptueuses, pour une bouchée de pain, en partageant le quotidien du sulfureux milliardaire espagnol Don Elemirio Nibal y Milcar.
Le hic? personne n’a jamais revu les co locataires qui l’y ont précédée.

Le problème, c’est que je dois avouer qu’il y a des points que j’ai moins aimés.
Trop de dialogues, qui nous privent de l’écriture pure… mais qui nous abreuvent un peu beaucoup de philosophie assez lourde.
 
Amélie Nothomb le dit en interview: elle écrit sans jamais s’arrêter vraiment, pour ne pas perdre son rythme.
Ce rythme très rôdé qui nous permet de lire chaque année un nouveau livre. 
Je l’aime beaucoup, pour son esprit, son grain de folie, son humour, son écriture somptueuse.
Mais j’avoue qu’il m’arrive de penser que certains de ses romans auraient peut-être mérité d’un peu plus de temps pour être vraiment aboutis à tous les niveaux.
Elle nous a habitué aux délices… les bonnes habitudes sont difficiles à perdre!
Cela dit, « Barbe bleue » reste un ouvrage plaisant.
La technique est bel et bien là.
Un peu trop là, peut-être… au détriment de l’émotion.
Quand j’avais un bon paquets d’années en moins, c’est après avoir découvert, au fil de ses livres, que Christian Jacq adoptait toujours la même technique d’écriture, rendant ses romans quasi identiques que j’ai arrêté de le lire.
Amélie a sa folie, sa tournure d’esprit en plus.
Certains de ses ouvrages m’ont marquée pour longtemps, grâce à leur originalité, toujours.
L’idée de celui-ci reste épatante.
Mais, pour ma part, même si je sais que mon avis ne compte pas,  je serais ravie si, dans le prochain, elle pouvait un peu moins prendre le biais des dialogues, certes confortables pour l’écrivain, mais qui semblent préparer une future pièce de théâtre en privant le lecteur du bonheur de son écriture. 

Martine Bernier 

 « Barbe bleue », Améllie Nothomb, Albin Michel

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