Pomme et le Nirvana

Je venais de me disputer avec Pomme.
Hé oui, ça arrive…
Elle avait trouvé amusant de se transformer en chien de garde à l’instant précis où je répondais au téléphone, « dérangée » par un bruit de voix dans le couloir, émanant de nos voisins.
Je lui avais illico fait part de ma désapprobation, la renvoyant dans son panier et lui intimant l’ordre de se taire.
J’écrivais lorsque le téléphone a sonné une nouvelle fois.
Tandis que j’écoutais ce que me disait mon fils à l’autre bout du fil, j’ai entendu un bruit bizarre provenant du panier de Pomme, que je ne peux pas voir depuis mon bureau sans me lever.
Une fois, deux fois… à la troisième fois, je me suis décidée à jeter un coup d’oeil.
Langoureusement vautrée dans son très confortable panier, elle était étalée de tout son long à la mode « Banquet Rome Antique », et mâchouillait la anse d’un panier en osier placé juste à côté d’elle.
Chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant.
Partagée entre le fou rire et la nécessité d’arrêter son manège, j’ai réagi:

– Dis donc, Pomme… tout va comme tu veux? Je ne te dérange pas?
Elle m’a regardée, ravie, agitant la queue tout à fait innocemment.
Elle ne savait pas que ce genre de passe-temps n’est pas accepté dans le règlement intérieur.

– Pomme, non: tu ne peux pas manger ça…

J’ai été reculer le panier en osier, accueillie par d’aimables petites léchouilles de la part de mon  Mogwaï.

J’en suis encore à me demander: a-t-elle voulu m’offrir un calumet de la paix en me réservant une scène craquante pour m’attendrir, où n’avait-elle vraiment aucune arrière-pensée??

Martine Bernier

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