Hommage au Professeur Samuel Debrot – Idées reçues sur nos chiens et nos chats

 

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L’article d’Ecriplume sera long, aujourd’hui.
J’ai appris hier avec tristesse le décès du Professeur Samuel Debrot, président d’honneur de la Société vaudoise de la protection des animaux (SVPAS), à l’âge de 88 ans.
J’ai eu l’occasion de travailler souvent avec lui, et j’appréciais beaucoup cet homme compétent, dévoué à la cause animale, courtois et toujours disponible.
Nous avions établi une précieuse relation de confiance.
Ses collaborateurs lui rendront hommage bien mieux que je ne pourrais le faire.
Je vais cependant reproduire ici deux des articles qui lui sont rattachés: l’un présente son parcours, l’autre, utile à tous ceux qui ont chez eux un chat ou un chien, était destiné à tordre le cou à quelques idées reçues.
Il m’avait confié avoir aimé répondre à ces questions, m’avait même écrit pour me dire que travailler avec moi était pour lui un plaisir.
C’était le cas pour moi aussi.
La meilleure façon de lui rendre hommage est de publier ici ce qu’il m’a permis d’écrire…

SAMUEL DEBROT: PARCOURS D’UN AMI DES ANIMAUX  (septembre 2009)

Le professeur Samuel Debrot est une sommité dans le domaine de la médecine vétérinaire.
Dès l’âge de cinq ans, il a exprimé son intention très ferme de soigner un jour les animaux.
Ses études l’ont tout naturellement conduit à devenir vétérinaire et à poursuivre son cursus scolaire jusqu’au professorat. Ce qui lui a permis d’enseigner la médecine préventive à la Faculté vétérinaire de Berne.

Vétérinaire municipal de quatorze communes dont la ville de Lausanne de 1966 à 1986 et directeur des abattoirs de Lausanne, ce grand protecteur des animaux a été nommé inspecteur de la Société Vaudoise de Protection des Animaux (SVPA) de 1953 à 1966.
Une activité qu’il a assumée bénévolement comme toutes les responsabilités qu’il a acceptées ensuite au sein de la Société.

Dès 1955, il est devenu le vétérinaire attitré du refuge, d’abord basé à Malley, puis au Mont- sur-Lausanne, avant de s’installer à Sainte-Catherine en 1968. Cette nouvelle responsabilité a exigé de lui qu’il se spécialise dans les petits animaux, domaine encore peu développé à cette époque.
Seuls deux de ses confrères officiaient dans cette spécialité pour tout l’ensemble de la commune de Lausanne.

En plus de cinquante ans passés au service du refuge, M. Debrot a pu constater que les abandons d’animaux livrés à eux-mêmes dans la nature étaient beaucoup plus fréquents  à l’époque qu’aujourd’hui.
Ce qui témoigne de l’efficacité des campagnes de sensibilisation menées par la SVPA.
En revanche, le nombre des placements, au cours desquels chiens et chats sont déposés dans les locaux du refuge, a nettement augmenté, passant d’environ 250 à plus de 1000 par an.

Très réaliste et conscient des limites des possibilités d’un refuge, Samuel Debrot a pris l’option d’euthanasier les animaux implaçables pour raisons de santé, d’âge, ou de caractère.
Lui qui a toujours eu des animaux chez lui, en famille, en est à son dix-septième chat en soixante ans. 

Âgé de 84 ans aujourd’hui, il reste un infatigable défenseur de la cause animale.
Nommé président  de la SVPA en 1966, il occupe toujours ses fonctions, mais a officiellement arrêté de soigner ses patients à quatre pattes en  1990, date à laquelle il a transmis le flambeau à son collègue Guy Herbez qui s’occupe désormais de la santé des animaux du refuge.
De son côté, M. Debrot continue à prêter main-forte pour les cas spéciaux ou les remplacements, et donne toujours des cours de prévention et sur les maladies du chien aux gardiens d’animaux ainsi qu’aux cynologues.
Depuis qu’il s’occupe du refuge lausannois, même s’il avoue avoir connu quelques moments de déprime dans les moments les plus difficiles, il n’a jamais cédé au découragement.
C’est ce qui le pousse, chaque jour, à se rendre à son bureau à Sainte-Catherine, pour poursuivre sa tâche en faveur de ses protégés.

 

(Article paru dans un numéro hors-série de l’hebdomadaire romand « Terre et Nature », consacré aux animaux ».)

 

Idées reçues sur nos animaux: vrai ou faux?

(en collaboration avec le professeur et docteur en médecine vétérinaire Samuel Debrot, président de la Société vaudoise pour la protection des animaux)

Beaucoup d’idées reçues et de croyances circulent sur nos animaux de compagnie. Sont-elles toutes exactes?Pas forcément…

1. Mon chat ronronne parce qu’il est heureux.

Oui et non! Le ronronnement est indéniablement le signe de bonheur de votre félin, c’est exact. Mais il a aussi une autre fonction typique. Il permet à votre chat de trouver l’apaisement en cas de douleur ou de peur intense, en créant des vibrations « calmantes ».

2. Mon chien sait quand il a fait une bêtise.

Votre chien a rongé vos chaussures et lorsque, furieux, vous lui faites la leçon, il affiche un air contrit, oreilles basses. Ce qui vous fait dire qu’il est conscient d’avoir commis une bêtise. C’est faux. Un chien ne sait pas qu’il a « péché » mais se souvient que son maître a été mécontent par le passé lors de la même bêtise. Il peut donc avoir conscience d’avoir commis une « gaffe ». En revanche, il ne comprend pas que son maître puisse se mettre en colère pour une faute commise avant son arrivée. Le fait qu’il ait les oreilles couchées, la queue entre les jambes, et qu’il rampe sur le sol est une attitude de soumission devant votre autorité, puisqu’il vous considère comme le chef de meute.

3. Les chats retombent toujours sur leurs pattes.

Pour qu’un chat retombe sur ses pattes, la hauteur de la chute doit être supérieure à 1m50. Ensuite, tout va dépendre de la surface sur laquelle il va tomber. Il est arrivé qu’un chat tombé du sixième étage sur du gazon s’en sorte sans la moindre blessure. Ce qui n’est évidemment pas toujours le cas. Même s’il retombe sur ses pattes, l’animal ne survit pas toujours à sa chute. Grâce à son sens de l’équilibre, il a le réflexe de sauvegarder sa tête en la redressant rapidement, le corps suivant le mouvement. 
Ce qui n’empêche pas que la première cause de mortalité des chats de famille est la chute depuis un  balcon.

4. Un chat ou un chien oublié en vacances à des centaines de km de la maison peut retrouver son chemin et rentrer seul.

En ce qui concerne les chats, cela peut arriver, mais tous ne rentrent pas. Certains disparaissent et ne reviennent qu’au bout de plusieurs mois. D’autres finissent chez nous, au refuge Sainte-Catherine, et doivent être replacés. Ce sont ceux qui sont le plus attachés à leur domicile qui retournent chez eux. Il est arrivé que des chats parcourent plus de cent kilomètres pour regagner leur domicile. Mais cela peut prendre des semaines, voire des mois…

Le problème est à peu près le même pour les chiens, à la différence qu’ils sont plus attachés à leur maître qu’à leur lieu de vie. Il existe un bel exemple dans l’Histoire, avec le caniche de Victor Hugo. Celui-ci l’avait offert en cadeau à ambassadeur de France qui résidait à Moscou. Il l’a un jour retrouvé devant sa porte, il était revenu depuis la Russie…

Les chiens qui sont attachés à leurs propriétaires rentrent. D’autres préfèrent s’installer ailleurs, comme le font les chats. Nous avons eu à Sainte-Catherine un cas de retour étonnant. Un chien nous avait été apporté de France. Il est resté deux ou trois jours au refuge puis nous l’avons placé à Prilly. Un jour sa nouvelle propriétaire nous a appelés affolée, son chien avait disparu. Et… il était revenu au refuge où, apparemment, il avait dû apprécier ce qu’il y avait trouvé. Nous l’avons ramené à Prilly, avons conseillé à sa maîtresse de bien le surveiller et depuis, il se sent très bien chez lui et n’a plus essayé de partir. Mais ça a été un épisode flatteur pour notre équipe!

5. Le chat est un solitaire qui préfère sa maison à son maître.

En général, oui. Mais certains chats sont très attachés à leur maître. Comme pour tout, il existe des exceptions qui confirment la règle…

6.

  • Le chat adore le poisson.

Certains oui, d’autres non. Ce n’est pas une généralité. Certains chats aiment tellement le poisson qu’ils sont même pécheurs, en rivière ou en aquarium! D’autres n’aiment pas ni l’eau, ni le poisson.

7. Chats et chiens avalent de l’herbe pour se purger.

Ce n’est pas tout à fait exact. Il ne s’agit pas d’une purge, puisque le fait de manger de l’herbe n’atteint pas les intestins. L’herbe s’incorpore aux selles, mais ne provoque pas de diarrhée. Un animal qui a avalé quelque chose qui le dérange mange de l’herbe car elle dégage et nettoie l’estomac. Il faut le laisser faire. Je ne connais pas de cas où un animal aurait été intoxiqué parce qu’il a mangé de l’herbe.

8. Les chiens et les chats regardent la télévision.

C’est exact. Vos animaux peuvent être passionnés par  un match de football ou un documentaire animalier. Certaines études ont même prouvé que certains chiens particulièrement attentifs peuvent être des téléspectateurs particulièrement fins. 
Ce qui ne veut pas dire que ce sont des génies pour autant. Ils n’intègrent pas la notion virtuelle et peuvent aller vérifier fréquemment devant ou derrière votre téléviseur pour voir où a bien pu se cacher le ballon ou l’oiseau qu’il surveillait.

9.

  • Chiens et chats ne s’entendent pas.

En règle générale, c’est exact, mais il existe de très belles exceptions. Un manque de communication serait à l’origine de cette antipathie interespèces. Certains comportements comme les postures, mimiques, souvent identiques, expriment des états et des émotions contraires. Un chien peut  se méprendre sur les intentions d’un chat qui balance sa queue dressée de droite à gauche. 
Pour lui, ce mouvement annoncerait sa franche sympathie alors que 
pour le chat, il indique simplement son agacement, voire son hostilité.

Un chiot et un chaton qui, tout petits, ont cohabité avec d’autres chiens et chats, pourront se familiariser précocement avec ces codes de comportement, et devenir les meilleurs amis du monde.

10. Le chat urine dans la maison par vengeance.

Le mot vengeance est sans doute très fort. Quand quelque chose ne convient pas  à un chat ou le stresse, il peut marquer sa désapprobation en urinant ou en déféquant dans l’appartement. J’ai l’exemple de cette dame qui m’appelle un jour en m’expliquant que son chat, propre jusqu’ici et en bonne santé, a commencé à s’oublier dans toute la maison. Quelques jours plus tard, elle me rappelle et m’explique qu’elle a retiré de son couloir une caisse qu’elle y avait déposée, et tout est rentré dans l’ordre. Elle gênait son chat. Ce sont des animaux très sensibles aux contrariétés.

Dans le cas d’un chien, les problèmes de ce genre relèvent le plus souvent de raisons mécaniques. S’il est victime d’incontinence avant trois mois, il faut savoir que c’est parce que les muscles qui contrôlent sa vessie ne sont pas encore assez forts. Il n’y a pas d’autres solutions que de le sortir très souvent.

11. Le chien est malade quand sa truffe est tiède.

C’est faux. La truffe peut sécher et être tiède sans pour autant que le chien ait de la fièvre. Ce peut être aussi le cas lorsqu’il produit une grande dépense d’énergie, par exemple après avoir beaucoup couru lors de sa promenade. Certains chiens peuvent avoir de la fièvre et présenter une truffe humide. Ce n’est pas un critère. Si vous vivez dans un appartement surchauffé à 22 degrés, votre animal aura la truffe tiède pour cette raison. La température normale pour un chien se situe entre 38,5 et 39,3.

12. Une chienne ne peut pas être stérilisée avant d’avoir eu une portée de petits.

Non, et ce genre de croyance fait le malheur des refuges! Il ne faut pas stériliser une chienne avant les premières chaleurs, qui interviennent vers l’âge de six mois. Le bon âge pour l’opération se situe entre 8 et 9 mois. Si une chienne n’est pas stérilisée, elle peut avoir des problèmes à la matrice. La stérilisation a trois buts: éviter qu’elle ait des petits, empêcher qu’elle développe un cancer des mamelles, et éviter les problèmes à la matrice.

13. Les restes de table sont bons pour les chiens.

C’est absolument faux. Nos restes de table sont généralement trop salés. Les chiens sont omnivores et parfois végétariens. Mais en aucun cas ils ne doivent manger la même nourriture que nous. D’ailleurs, ils ne doivent pas manger lorsque nous mangeons. C’est une histoire de régime et d’éducation.

Les fruits et les légumes non assaisonnés peuvent leur être donnés, car ils sont la seule source de vitamines qu’ils peuvent absorber en dehors de celle qu’ils trouvent dans la viande. Mais le sel est un véritable poison pour nos chiens.

14. Le chien qui lèche ses plaies guérit plus vite.

Non. La salive du chien, du chat, ou même la nôtre, a des vertus désinfectantes. Mais un chien qui lèche ses plaies peut irriter la plaie en raison du mouvement de va-et-vient de la langue, ce qui empêchera une bonne cicatrisation.

15. Mon chien détruit tout chez moi en mon absence parce qu’il m’en veut de le laisser seul.

Non. Il peut avoir un complexe d’abandon, et peut ressentir de la peur, mais il ne se venge pas de votre absence. Il n’est jamais question de vengeance chez un chien.

Si vous rencontrez ce genre de problème avec le vôtre, nous conseillons une « niche d’appartement ». Il s’agit d’une caisse de transport fermée, un varikenel, dans lequel vous placez votre chien avec une couverture et l’un de ses jouets préférés. Il n’y est pas malheureux pourvu que vous ne l’y laissiez que pour un court moment. Le temps, par exemple, de faire vos courses. Il se rassurera, comprendra que lorsque vous partez, vous revenez ensuite, et vous pourrez peu à peu le laisser en liberté dans la maison sans risque.

16. Un chat né sauvage dans une ferme ne deviendra jamais un bon chat d’appartement.

C’est faux. C’est difficile, mais on peut réhabituer un chat né dans une ferme à vivre en appartement. Beaucoup recueillent un chat sauvage, le nourrissent, le laissent rentrer, et il finit par élire domicile dans la maison. Mais attention: il existe deux catégories de chats, c’est qui ont l’habitude de sortir et ceux qui restent dedans. Si un chat a été habitué à la liberté, il ne pourra pas vivre enfermé dans un appartement. Il pourra être un bon chat de compagnie, mais aura toujours besoin de sortir.

17. Le chocolat et le fromage sont mauvais pour les chiens.

Oui, c’est exact, on peut tuer un chien en lui donnant une plaque de chocolat noir. Le cacao est un poison pour lui. Le chat, lui n’aime pas cela, donc il est plus à l’abri d’un accident.

Quand au fromage, c’est un produit laitier. Le chien ne les supporte pas bien et le fromage est d’autant plus mauvais pour lui qu’il est salé. Si vraiment vous voulez lui donner du fromage, donnez-lui quelque chose qui n’a aucun goût. Pour le chat, c’est exactement la même chose. Il en raffole, mais le sel est très mauvais pour ses reins.

18. Le lait favorise la croissance de mon chiot ou de mon chaton.

Non.  On recommande de ne pas donner de lait ni à l’un ni à l’autre, car ils ne digèrent pas bien la lactose contenue dans le lait. Elle leur donne des diarrhées. Et il y a bien des chances pour qu’un chaton en meure.

Tout aliment convient au chien, à condition qu’il le digère bien. Il faut informer les propriétaires que le pain trempé dans le lait n’est pas une nourriture pour eux. Certains s’y habituent, mais c’est au détriment du foie et des reins qui doivent travailler davantage pour assimiler ces aliments qui ne sont pas indiqués pour leur organisme.

19. Un chat peut toujours se débrouiller tout seul du moment qu’il peut sortir. Il peut donc être laissé seul plusieurs jours.

Un chat domestique livré à lui-même ne mourra pas dans les trois jours, mais il cherchera des oiseaux pour se nourrir, ce qui, d’un point de vue écologique, est négatif. Nous ne conseillons évidemment pas aux propriétaires de laisser leur chat seul lorsqu’ils s’absentent. Il s’agit d’un abandon d’animal sanctionné par la loi sur la protection des animaux qui précise que l’on ne peut pas abandonner un animal qui a besoin de nous pour survivre. C’est un délit.

De plus, si vous laissez votre chat sans soins, il risque de vous quitter et d’aller élire domicile ailleurs. Ce n’est donc pas dans l’intérêt des propriétaires, à tout point de vue, de le laisser seul. Mieux vaut trouver une voisine ou un ami qui seront d’accord de venir le nourrir et s’occuper de lui.

20. Il existe des chiens gentils et des chiens méchants.

Absolument pas. Il n’y a pas de chien méchant. La méchanceté est une notion philosophique pour les humains, qui n’est pas du tout intégrée par la philosophie animale. Le méchant commet une mauvaise action, agresse. Un chien, lui peut devenir agressif par suite d’un mauvais dressage ou d’une mauvaise éducation. 

21. Si votre chiot ou votre chaton fait ses besoins dans la maison, lui plonger le nez dans ses excréments en lui donnant une tape fera son éducation.

Non, c’est complètement absurde. Avez-vous déjà vu un chat mettre son nez dans les excréments? C’est tout à fait contraire à sa nature et cela ne lui apprendra rien du tout. Pour eux comme pour les chiens, un tel comportement de leur maître est ressenti comme une injustice et un mauvais traitement.

22.  Les chats voient dans le noir.

C’est vrai. Le chat voit beaucoup mieux que nous dans le noir, mais il faut nuancer la réponse. Dans un local absolument sombre, il ne verra rien. Mais la moindre petite clarté l’éclairera car il a au fond des yeux ce que l’on appelle le tapis lucide. Il s’agit d’un réflecteur de lumière; Le chien le possède aussi, mais il est nettement moins puissant que chez le chat.

22.  Les maladies du chien et du chat ne sont pas transmissibles à l’homme.

C’est faux! Beaucoup sont transmissibles. Parmi elles, la rage en est l’exemple type. La leptospirose, qui est une maladie grave, se transmet également à l’homme et atteint le foie et les reins. Certains vers sont également transmissibles à l’homme et aux enfants.

Du côté du chat, la maladie dite des griffes du chat peut transmettre un virus, si un chat vous griffe, qui peut faire gonfler les ganglions du cou.

De manière générale, tous les animaux peuvent transmettre des maladies.

23. Il ne faut jamais couper les moustaches d’un chat.

C’est exact. Elles sont pour lui comme des radars qui lui permettent de percevoir des ultrasons et des ondes utiles pour apprécier l’ambiance d’une pièce ou d’un lui où il se trouve. Les couper le désorienterait. Il faut donc surveiller les enfants qui ont parfois tendance à tenter l’expérience!

24. La stérilisation rend le chien et le chat moins joueurs. Leur caractère change et ils prennent du poids.

Oui et non. Il faut en effet veiller à respecter un régime alimentaire permettant d’éviter la prise de poids, que ce soit pour un chien ou pour un chat.

En ce qui concerne le caractère, si on stérilise un chat ou un chien entre 6 et 12 mois, son caractère restera toujours plus enfantin et joueur que s’il n’avait pas été opéré. L’opération provoque un manque de développement qui ne le rend jamais adulte.

25. Le chat vit parfaitement bien dans un appartement alors que le chien a besoin d’un jardin.

Ce n’est pas tout à fait vrai. Tous les chiens ne bénéficient pas d’un jardin et n’en sont pas malheureux pour autant, à condition qu’ils soient sortis, comme l’exige la loi, au moins deux heures par jour réparties sur trois sorties. Le chien descend du loup qui doit courir environ 40 kilomètres par jour. On peut donc comprendre que le chien a besoin d’espace, lui aussi. Si vous disposez d’un espace de 2500 m2, il est clair que cela lui suffira. Mais autrement, il doit sortir.

Quant au chat, il sera heureux en appartement s’il s’y sent bien et si ses maîtres s’occupent bien de lui. S’il n’a jamais été habitué à sortir, comme nous le disions précédemment, il ne ressentira pas le besoin de le faire. Si ce n’est pas le cas, il voudra profiter de sa liberté.

26. La punition est une bonne manière d’éduquer un chien.

Catégoriquement non. Il ne faut jamais frapper ni un chien ni d’ailleurs tout autre animal. Mieux vaut élever la voix ou lui faire « pfouit » s’il fait quelque chose qui ne vous convient pas. Toute son éducation doit être basée sur la douceur. Lorsque nous donnons nos cours d’éducation, au refuge, nous avons un slogan: « Mille caresses pour une réprimande ». Caresser et féliciter un chien est beaucoup plus efficace que de le réprimander.

27. Les chats non castrés sont plus agressifs que leurs congénères stérilisés.

Il s’agit d’une affirmation trop absolue. Le chat castré jeune restera toujours au bénéfice d’un caractère « gamin ». Mais s’il a été stérilisé à l’âge adulte, il gardera le même caractère. Au moment des amours, il ira lui aussi à la rencontre des femelles non stérilisées et ils auront le réflexe d’éliminer la concurrence. Le chat opéré jeune ne s’intéressera pas aux femelles. Mais qu’ils soient ou non castrés, tous les chats ont entre eux une hiérarchie de dominants qui n’a rien à voir avec le fait d’avoir été stérilisé ou non.

28. Un chien qui aboie est un chien qui a envie de mordre.

Non: il s’exprime! C’est son langage. En fonction de l’aboiement, il annonce quelqu’un, il a vu quelque chose de spécial etc.

Le chien évolue dans trois cercles distincts. Le premier est autour de son domicile. Le deuxième, un peu plus large, couvre un périmètre ou il chasse les étrangers et les chats qui passent. Et le troisième représente pour lui un libre parcours où il va laisser passer les gens sans forcément s’y intéresser. Il faut être prudent lorsque vous vous aventurez dans l’une des deux premières sphères. Il défend son territoire, et c’est là qu’il aboiera le plus.

29. Il n’est pas nécessaire de faire vacciner un chat.

Au point de vue vétérinaire c’est une idée reçue absurde, voire dangereux. Il faut vacciner tous les chats à deux mois et demi et leur administrer un rappel un mois plus tard. Si vous vaccinez un chaton qui tête encore sa mère, il aura des anticorps qui proviennent du lait maternel qui vont neutraliser le vaccin. Donc, il faut le faire lorsqu’il est sevré.

Les deux vaccins principaux et conseillés sont celui contre la maladie des jeunes chats, la panleucopénie, aussi appelée le typhus de chats, qui se manifeste par une diminution des globules blancs due à un virus. Et l’autre vaccin est celui contre le coryza des chats, qui est un rhume infectieux.

Pour les chats, les vaccins sont valables trois ans, puis il faut procéder à un rappel.

29. Le chat et le chien préfèrent boire de l’eau croupie.

C’est vrai. Mais entendons-nous sur le sens de « croupie ». Si la flaque d’eau est transparente, ils la boiront. Si elle est infestée de mouches verdâtres, ils n’y toucheront pas.

Chiens et chats n’aiment pas l’eau traitée que nous avons eau robinet. Le chat y est particulièrement sensible. C’est pour cela qu’ils préfèrent l’eau d’une flaque. Si vous voulez leur faire plaisir, récoltez l’eau de pluie pour eux.

30. Il est impossible d’éduquer un chat, par exemple à ne pas mordre ou ne pas faire de bêtises.

C’est vrai que c’est un animal qui ne comprend pas la notion de dressage. Il est trop indépendant pour cela. Il enregistre, mais il n’obéit pas. C’est lui qui décidera, par exemple, s’il accepte de venir vous voir si vous l’appelez.

31. Un chat qui urine dans une maison ne peut pas redevenir propre.

Faux. Il faut identifier la cause de son comportement. Il réagit à quelque chose qui le contrarie. Si vous trouvez ce qui le dérange, vous pourrez y remédier. Il peut également avoir un problème d’incontinence parce qu’il est malade. Il faut donc traiter la maladie dont il souffre. En attendant que le problème soit résolu, si votre chat urine sur votre lit ou sur votre canapé, placez-y un grand plastique. Ils ont horreur de marcher sur cette matière. Et ne vous découragez pas…

32. Les chiens de petite race vivent plus longtemps que les chiens de grandes races.

C’est exact. Un Saint-Bernard vivra entre 8 et 10 ans, tandis qu’un yorkshire peut vivre plus de 15 ans.

33. Un chien qui a perdu son maître peut se laisser mourir de chagrin.

Oui. La littérature en parle abondamment, et plusieurs cas m’ont été relatés autour de moi. Lorsqu’ils viennent au refuge après le décès de leur maître,  les animaux sont distraits par ce qui les entoure. Mais un chien peut ressentir de la déprime, devenir apathique, ne plus se nourrir et se laisser dépérir par chagrin.

Le chat n’est pas à l’abri, lui non plus. Et une chose est sûre: ils sentent la mort arriver. J’ai l’exemple d’un chat qui, alors qu’il était couché à côté de son maître sur son lit, l’a soufflé, ce qui était complètement inhabituel. Son maître est mort peu après, et le chat n’est revenu qu’après les obsèques.

(Article paru dans un numéro hors-série de l’hebdomadaire romand « Terre et Nature », consacré aux animaux ».)

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