Le Majordome

affiche majordome 2

Je tenais beaucoup à voir « Le Majordome » de Lee Daniels.
Le phénomène du racisme et le destin des Noirs américains me choquent depuis ma plus tendre enfance.
Il était normal que le parcours d’Eugene Allen (1919 – 2010), qui a servi huit présidents à la Maison-Blanche, m’interpelle.

Pour les besoins du film, il a été rebaptisé Cecil Gaines et son destin se déroule sous nos yeux.
Si certains ont dit que le film est un peu trop académique ou que son aspect symbolique n’échappe pas à une certaine schématisation, il reste pour moi un film important racontant l’insupportable, à travers le chemin de cet homme qui a vécu dans les coulisses de Maison-Blanche.
Depuis son enfance tragique dans les cultures de coton  jusqu’à son ascension en tant que « Nègre de maison », toute l’existence de Cecil se dessine sur fond de discrimination raciale, d’humiliation.

Et nous suivons l’évolution de l’Amérique au fil des personnalités et des combats de ses différents présidents, tout en découvrant l’évolution de la vie privée de Cecil.
Le combat de son fils Louis contre la ségrégation, l’engagement de son cadet, Charlie,  lors de la guerre du Vietnam… nous assistons au combat de ces trois hommes qui, chacun à sa manière, s’est engagé pour son pays, l’a servi en fonction de ses convictions, de sa personnalité.

C’est un film fort et digne, qui se termine avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, que Cecil rencontrera.

Le réalisateur décrypte la cruauté, le mépris et la violence dont ont été victimes les Noirs américains.
Et nous frémissons toujours en revoyant les cagoules lugubres des membres du Ku-Klux-Klan…
Servi par une distribution très riche, le film est porté par le jeu de l’excellent Forest Whitaker, sobre et crédible.

Nous avons vu le Majordome en version originale.
Lorsque nous sommes sortis de la salle, nous en avons parlé longuement, revenant sur son histoire, et sur le message qu’il véhicule.
Ce matin, il est toujours dans mon esprit et y restera longtemps, je pense.
Il m’a frappée comme m’a marqué « Lincoln », voici quelques mois.
C’est tout dire.

Martine Bernier

Bande annonce: « Le Majordome »

 

 

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