Folie d’avant Noël

Allez comprendre pourquoi, chaque année, c’est la même chose: les semaines avant Noël sont surchargées.
Tout le monde veut agender les rendez-vous, les assemblées, les soirées qui n’ont pas pour être programmés auparavant.
Comme s’il fallait faire table rase de tout avant de terminer l’année.
Pourtant, nous savons tous très bien qu’il est difficile de boucler tous les dossiers, de prendre toutes les décisions avec comme seul impératif une question de date.
Mais c’est ainsi…
Incorrigibles.
Parallèlement, il y a la frénésie qui gagne les consommateurs dans les magasins.
Bien décidés à l’éviter au maximum, mon Capitaine et moi avons décidé d’anticiper.
Nous nous sommes réservé un jour pour les cadeaux de Noël.
Et ce jour était hier.
N’oublier personne, choisir des cadeaux qui feront plaisir, du moins je l’espère, ne pas céder à la facilité en ne filant pas vers les classiques attendus pour les enfants…
Tout cela prend du temps et dévore de l’énergie.
En fin de journée, totalement laminés, nous nous sommes retrouvés avec Pomme au pied des quatre étages sans ascenseur qui nous mènent vers mon fils cadet, Jee notre Fleur d’Asie, petit Kim et Bébé Nawee.
Dernier effort…
Arrivés en haut, dans la quiétude de l’appartement de la petite famille, Nawee dans mes bras et Kim à côté de moi, nous sommes revenus sur notre journée.

– Vous avez fait beaucoup de courses?
– Oui… et nous avons été dans tous les magasins que Kim aime!

Je les avais appelés le matin pour leur demander si notre visite ne les dérangeraient pas, et c’est Kim qui m’avait répondu.
En prononçant ma phrase j’ai vu Kim changer d’expression:
– Mais! Pourquoi est-ce que vous n’êtes pas venus me chercher?
– Heu… parce que tu ne m’as pas dit que tu avais envie de venir!

Je m’empêtrais.
Comment lui expliquer que je voulais lui offrir des cadeaux qu’il n’aurait pas forcément aimé me voir choisir alors que les autres, grands classiques auxquels aucun enfant ne résiste, adressait des messages racoleurs aux familles.
En temps normal, pour son anniversaire, nous l’emmenons et nous le laissons choisir.
Cette fois, j’ai envie de l’ouvrir un peu plus encore à l’univers des livres et des jeux « intelligents ».
D’après mon fils, ce n’est pas gagné!
Et Kim ne s’avouait pas vaincu:

– Mais… je croyais que vous alliez acheter de la nourriture!
– Ecoute, de toute façon, c’était spécial cette fois… Tu verras, tu auras la surprise.

Notre petit bonhomme ne sera pas présent à Noël qu’il passera cette année chez son papa.
Il le sait, mais sait aussi que Nouvel An fera office de deuxième Noël au cours duquel il aura droit au scénario qu’il semble apprécier d’année en année.
Tandis que je me dis que dès que nous en aurons l’occasion, nous l’emmènerons dans des librairies pour lui en donner le goût, il file dans sa chambre et me montre une grosse  pile de cartes à jouer et à collectionner, comme les enfants les adorent.
Dessus: des monstres.
– Tu fais une partie avec moi?
Tanawee, qui s’est endormi dans mes bras, me permet d’échapper à la confrontation des monstres.
Kim file vers mon Capitaine qui se prête de bonne grâce au jeu.
Au bout de cinq minutes, Jee constate, hilare, que son fils n’a plus que deux cartes en main tandis que Celui qui m’accompagne a remporté le reste.
L’air innocent, il a réussi à manipuler le jeu de telle façon que son petit adversaire n’a absolument pas vu qu’il était roulé dans la farine.
– Ne t’en fais pas Kim, lorsque nous fêterons Noël avec toi, j’apporterai des jeux où personne ne peut tricher!
Et mon Capitaine de protester: « mais je n’ai pas triché! »

La journée a été épuisante.
Mais là-haut, perchés dans l’appartement du 4e, la frénésie d’avant-Noël me semble bien loin…

Martine Bernier

 

 

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