Sans voix…

Au lendemain du magnifique concert de vendredi soir, à la Fondation Gianadda, j’ai dû me rendre à l’évidence: j’avais pris froid quelque part.
Je ne vais pas vous faire l’offense de décrire cette très banale situation à laquelle nous sommes tous plus au moins confrontés un jour ou l’autre, à la porte de l’hiver.
Hier, en fin de journée, j’ai réalisé que ma voix commençait à se transformer.
La réaction de l’un de mes fils, m’entendant au téléphone, m’a confirmé que ce n’était pas une vue de l’esprit.
– Mais… ta voix.. tu es malade?
– Juste un peu aphone!
– Tu devrais prendre un grog et aller te coucher…

Un grog!
Beurk.
Je passais la soirée seule et j’avais autre chose à faire que de m’intéresser aux caprices de ma voix.
Pomme m’attendait pour une petite séance de « coiffage’, je n’allais pas la décevoir.
J’ai installé des coussins, l’ai prise sur mes genoux, l’ai retournée sur le dos, confortablement adossée aux dits coussins et j’ai commencé à la brosser doucement en lui faisant la conversation.
A chaque fois que la brosse arrivait à proximité de son museau, elle me gratifiait d’une « lèchouille » sur la main, histoire de me faire comprendre qu’elle appréciait l’instant.
C’est notre moment à nous, celui que nous apprécions autant l’une que l’autre.

Lorsque mon Capitaine m’a appelée, dans la soirée, je grelottais sous plusieurs couches de pulls.
Et ma voix ne s’arrangeait pas.
J’avais beau m’égosiller, il ne comprenait pas la moitié de ce que j’essayais de lui dire.

– Il faut vraiment que tu ailles te coucher et que tu te soignes!

Oui… mais comment?
La plupart des médicaments ne sont pas du tout mes alliés. 
Une boisson chaude plus tard, je me retrouvais sous la couette en compagnie d’un ouvrage passionnant.
Depuis son panier, Pomme me regardait.
J’ai voulu lui dire un petit mot gentil… et c’est un misérable gargouillis qui est sorti.

Oh oh… 
C’est à ce moment-là que je me suis rappelée que, le lendemain, j’avais plusieurs coup de fil professionnels à donner.
J’ai donc décidé de me taire, d’économiser mes misérables cordes vocales et d’attendre le lendemain.
Ce lendemain est arrivé.
Avant d’avoir parlé, je me demandais si ma voix ressemblerait à celle d’Yvan Rebroff ou si elle serait inexistante.
Un coup de téléphone à mon fils aîné m’a éclairée sur la question: il faut vraiment avoir une bonne oreille pour m’entendre, aujourd’hui!
Je vais donc reculer à demain mes appels importants…
En attendant, je vais éviter de parler… ce qui ne devrait pas déplaire à mon Capitaine!

Martine Bernier

 

 

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