Un Noël différent (2)

– Dis, je peux ouvrir un cadeau?
– On va voir: qui est d’accord pour que Kim n’ait pas à attendre plus longtemps pour ouvrir un premier cadeau?

Toutes les mains se lèvent.
Sous le sapin vert et blanc, deux paquets viennent de mon fils aîné et de sa compagne.
Dans un grand panier se trouve une douzaine d’autres cadeaux.
Kim contemple les paquets, réfléchit et finit par en choisir un, très inquiet.
Il s’agit d’un livre-coffret que je lui ai choisi: son premier Atlas du monde.
Les pages se déplient jusqu’à atteindre quatre fois la taille du livre.
Sur chacune, un continent avec ses animaux, ses richesses, ses peuples, ses principaux monuments.
Sur le coffret, abrité dans une cage de plastique transparent, des coupes en relief des continents.

Kim semble horrifié.
Ciel, elle a dit vrai: pas de légos, pas de jeux électroniques cette année!
J’ai pitié de son désarroi.
– Kim? Viens avec ton livre!

Il vient s’asseoir à côté de moi et je lui explique:
– C’est important de connaître le monde qui nous entoure, tu sais… Si un jour (et ça va arriver, tu verras!), ton maître ou ta maîtresse te dit: « Kim, tu vas m’écrire un devoir d’une page sur, par exemple, l’Afrique »,  qu’est-ce que tu vas faire?
– Heu… j’écrirai qu’il y fait chaud.
– Oui. Et quoi d’autre? Le devoir doit faire une grrrande page!
– Heu… j’écrirai en grand!

Nous rions.
– D’accord. Ca, c’est avant que tu ne reçoives ce livre. Maintenant, tu prends ton atlas, tu l’ouvres sur Afrique. Vas-y, fais-le! Déplie la page!
Il s’exécute.
Des dessins, de petits textes, des mini livres glissés dans chaque page, des cartes où il peut voir, en fonction des pays  les pyramides, les lions, les girafes, le sable des déserts…

– Alors? Sans même lire encore le texte, qu’est-ce que tu peux déjà dire sur ce que l’on trouve en Afrique?

Il commence à comprendre, répond, s’intéresse.
Nous filons en Océanie, en Amérique en Europe, en Asie où sa maman lui montre où se trouve son pays, la Thaïlande…
C’est bon, l’Atlas a été compris…
En attendant le deuxième cadeau,  Kim m’avoue qu’il ne croit pas au Père Noël.
Nous discutons de l’histoire de Noël, de Jésus, de l’esprit de Noël qui donne aux adultes l’envie d’offrir des cadeaux à ceux qu’ils aiment.
Une fois encore, je suis séduite par son raisonnement.

La soirée avance et cette fois, il a le droit d’ouvrir tous ses paquets.
Dans l’un d’eux, il devine un vêtement et le met de côté, s’attendant à un cadeau « pas marrant ».
Je ne dis rien.
Mon fils et sa compagne lui ont acheté deux boîtes d’un jeu de construction génial fait de tiges et de billes  aimantées qui permet une foule de constructions.
Puis il ouvre les autres présents.
Et il découvre « ma » façon de concevoir un Noël intelligent: des fiches de questions-réponses adaptées à son âge où il réalise fièrement qu’il sait déjà plein de choses, un « électro » où il découvre le corps humain, les drapeaux, les inventions et mille autres sujets, chaque réponse exacte étant saluée par une lumière qui s’allume.
Une grande carte magnétique de la France où il habite, avec les départements à replacer à la manière d’un puzzle, et toutes les curiosités de son pays, l’intéresse (« nous, on est ici, la Suisse est là, et papa est là-bas… Et tu as, vu, en dessous? Il est écrit des choses! » ) , un livre-jeu sur les chevaliers, un autre sur les costumes des guerriers à travers les époques, offert par mon Capitaine, des livres du Club des Cinq, et plusieurs petites choses du même style.
Arrive le dernier paquet, le « tout mou ».
Sans conviction, Kim l’ouvre, s’attendant à voir apparaître un pull ou un pantalon.
Et là… il se trouve avec une panoplie de chevalier, achetée lors de notre visite au Puy-du-Fou.
Il s’y attend tellement peu qu’il semble ravi et l’enfile immédiatement.
Il est craquant dans sa « cote de mailles ».

Quand il revient s’asseoir auprès de moi avec ses nouveaux jeux, je lui demande:

– Alors? Tu es content?
– Oui!!!

Ca n’a pas été facile, mais mon plan a fonctionné…
Il a été surpris à chaque paquet, a trouvé de l’intérêt dans ces cadeaux qu’il n’attendait pas.
Reste à savoir s’ils tiendront leurs promesses au fil des semaines à venir…

Martine Bernier

 

 

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