Les dessous du mythe Disney

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C’est une phrase de Merryl Streep qui m’a convaincue de lire une biographie consacrée à Walt Disney.
À l’occasion du National Board of Review Awards à New York, le 7 janvier dernier, elle l’avait accusé publiquement d’avoir été un homme sexiste et antisémite.
Je savais depuis longtemps qu’il était très controversé, mais je n’avais jamais approfondi le sujet.
Je suis donc en ce moment plongée dans le livre « La Face cachée du Prince d’Hollywood », de Marc Elliot.
Ce que j’y découvre est plutôt déplaisant… et je n’en suis qu’à la moitié. 
L’auteur explique qu’il avait l’art de s’attribuer les mérites de ce qu’il n’avait pas réalisé (la création du personnage de Mickey, notamment, qui aurait été inventé par Ub Iwerks et non par lui), qu’il traitait mal ses collaborateurs, les payait au lance-pierre etc.
Je découvre au fil des pages, sans réelle surprise, un homme d’affaires très doué, mais certainement pas un pur artiste.
L’une de ses grandes contrariétés semble avoir été de voir son talent de dessinateur mis en doute au sein même de sa propre équipe.
Tout en étant extrêmement créatif, il  semblait moins talentueux que la plupart de ses illustrateurs .
Parmi ces derniers, certains avaient du génie, mais celui-ci n’a jamais été mis en avant par leur patron.
En revanche, celui-ci avait l’oeil affûté et une exigence de tous les instants, les poussant à donner le meilleur d’eux-mêmes et à atteindre le degré de perfection qui a été obtenu dès les premiers longs métrages comme  « Blanche-Neige ».

J’appréhende un peu d’arriver, dans la lecture, à la période où il a dénoncé des personnes qui ont pourtant été ses collaborateurs devant la Commission des affaires anti américaines.
J’ai beaucoup entendu de points de vue à ce sujet, mais j’ignore encore s’ils ont été exagérés ou non.
Je sais qu’il faut remettre les comportements des hommes dans le contexte de leur époque.
L’antisémitisme et le sexisme observés chez Disney (qui refusait notamment  l’accès au graphisme et à la création aux femmes) ne me font pas regretter de ne pas avoir vécu dans son sillage.

Je comprends mieux aujourd’hui pourquoi plusieurs personnes que j’ai connues au cours de ma vie, prenaient des positions assez virulentes contre le monde de Disney.
Sans même parler des parcs d’attractions, elles boycottaient ses films et encourageaient tout le monde à faire de même.
Même en lisant le récit mitigé de la vie de Walt Disney, il ne me viendrait pas à l’idée de renier ces dessins animés magnifiques qui font toujours rêver des générations d’enfants.
Ce serait jeter aux orties l’oeuvres non pas d’un seul homme, mais d’équipes de magnifiques dessinateurs et faiseurs de rêves. 

Martine Bernier

 

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