QuarkXPress contre Bembo: ma petite guerre informatique!

L’arrivée de mon nouveau Mac m’a demandé une bonne semaine pour réajuster, transvaser et trier tout ce qui devait l’être.
Dès le lendemain de son arrivée, je me penchais déjà sur la mise en place de la nouvelle version de QuarkXPress, le logiciel de PAO me permettant de réaliser mes maquettes de journaux.
C’est l’un de mes logiciels les plus importants… il fallait impérativement qu’il fonctionne.
Mais je savais que ce serait compliqué: moi qui me complaisais dans la relation de vieux couple que j’entretenais avec la version 6 depuis des années…  je savais que prendre un ordinateur équipé d’un nouveau système d’exploitation allait forcément me  contraindre à faire évoluer le programme.
Je me suis donc vue propulsée de la version 6 à la version 9, la 10 ne me permettant pas de réutiliser les maquettes déjà en cours d’élaboration.
Maîtriser les petits changements introduits d’une version à l’autre a été plutôt facile.
Mais au moment de reprendre mes maquettes, je me suis trouvée face à un adversaire de taille: Bembo.
Je vous arrête tout de suite: non, Bembo n ‘est pas une belle blonde plantureuse.
Il s’agit d’une police d’écriture que j’utilise depuis très longtemps, très confortable à la lecture, mais qui, à chaque changement d’ordinateur, m’a valu une foule d’ennuis.

Cela n’a pas manqué: à la première ouverture de mes maquettes, j’ai découvert que l’ensemble de mes textes présentait des lettres qui se chevauchaient, tandis que d’autres étaient anormalement espacées et que les tirets affichaient désormais une taille impressionnante.
Arf.
Les hostilités étaient ouvertes.
Forte de mon long passé avec cette capricieuse police, et consciente de sa mésentente chronique avec mon programme,  j’ai essayé toutes les astuces déjà appliquées autrefois.
Réglages, téléchargement d’une version plus récente de la police… j’ai même été jusqu’à me procurer un nouveau logiciel de gestion de polices sur le conseil d’un professionnel pour stabiliser la situation.
Chez Quark, une aimable conseillère m’a proposé de transbahuter mes textes dans un logiciel de traitement de texte et de les copier-coller dans mes nouvelles maquettes.
Sait-on jamais, cela allait peut-être faire disparaître les soucis en cours de route.
Rien à faire.
Mes articles ressemblaient visuellement à de micro républiques bannières dirigées de l’intérieur par de petits groupes anarchiques sans foi ni loi.
Il ne me restait plus que la solution ultime, celle que je voulais éviter: la mise à mort définitive de Bembo.
Dieu sait si elle m’est sympathique… mais je ne pouvais plus la laisser m’imposer sa loi.
Cette semaine, j’ai profité d’un jour de creux entre deux articles pour décréter la journée: « Journée Bembo ».
Très tôt matin, je suis « entrée » dans Quark.
J’aurais pu mettre une musique d’Ennio Morricone: j’avais vraiment l’impression de rejouer « Règlement de compte à OK Corral »!

Tous ceux qui touchent à la PAO vous le diront: changer de police d’écriture est ardu.
Il faut en trouver une très proche de celle qui va être sacrifiée, refaire toutes les feuilles de style, reprendre toute la maquette et en revoir la moindre petite partie, sans oublier le moindre détail.
Et, dans le cas présent, compter avec la mauvaise humeur de QuarkXPress qui ne voulait pas forcément remplacer automatiquement chaque texte Bembo par du Palatino, me contraignant à lui imposer ma volonté.

A la fin d’une  journée interminable, j’étais épuisée, mais j’avais gagné: Bembo était éradiquée, Palatino avait pris possession des lieux et Rome était reconstruite!
Heu… pardon: je voulais dire les textes avaient à nouveau belle allure.
En quittant mon bureau, j’étais plutôt contente de moi.
Je savais que j’allais devoir me repencher sur les maquettes suivantes dans la semaine, mais le plus dur était fait.
Le journal sortira dans les temps… et j’ai  brièvement l’impression d’avoir endossé l’aura de l’un des grands triomphateurs de la Guerre de Troie!
Voui, je sais… c’est futile!

Martine Bernier

 

 

 

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