Bichon havanais: Pomme et le retour au bagne

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Même si le jardin qui entoure la maison n’est pas fermé par un portail, Pomme y galope en toute liberté.
Sauf exception, elle ne quitte pas le périmètre et se comporte en principe comme une Mogwaï plus ou moins discipliné.
Sauf que ces derniers temps… nous étions davantage dans le « moins » que dans le « plus ».
Et notamment dimanche soir où, profitant de l’absence de mon Capitaine, elle s’est offert une véritable crise d’adolescence, refusant de rentrer alors qu’il commençait à faire plus que frisquet.
Même armée d’une lampe torche, retrouver un bichon noir dans la nuit noire relève du tour de force.
Pendant une bonne dizaine de minutes, elle a exploré la haie, à la recherche de son copain le hérisson.
Lorsque enfin elle a réinvesti la pelouse, elle mangeait quelque chose trouvé par terre, ce qui ne m’a pas plu du tout.
Au ton de ma voix, elle a compris que je ne plaisantais plus et est rentrée sur mes talons.

Une fois dans l’appartement, je l’ai appelée.
Elle est venue s’asseoir en face de moi sur le canapé et je lui ai fait la leçon:
– Bon. Tu ne me laisses pas le choix. Il faut que tu réapprennes qui est le chef quand nous sommes à l’extérieur. Donc, dès demain, tu sortiras en laisse.

Elle a penché la tête de gauche à droite, a essayé de m’amadouer par de petites léchouilles et des postures craquantes, mais ma décision était prise.
Elle se comporte en rebelle? Nous allons donc reprendre ce pan de son éducation.
Le lendemain matin, je me suis armée d’une laisse déroulante.
Arrivée devant la porte d’entrée, je l’ai fixée à son collier en lui expliquant (bêtement vu qu’elle ne doit pas comprendre grand-chose à mon charabia):
– Tu vas aller jouer au jardin, tu vas avoir du temps, mais quand je déciderai qu’il faudra rentrer, tu rentreras. Et tu auras une récompense, regarde!
Je lui ai montré une friandise qu’elle adore, histoire de la motiver.

Pomme est un petit chien très intelligent.
J’ai laissé la laisse se dérouler à son maximum, mais à aucun moment le fil n’a été tendu.
Elle savait parfaitement qu’elle était attachée même si elle ne subissait aucune pression, et semblait avoir oublié ses velléités de gamine indisciplinée.
Après une petite balade et quelques jeux, je me suis rapprochée du perron et je l’ai rappelée.
Elle m’a regardée, a hésité  une seconde et s’est dirigée vers moi à pas lents, mais sans chercher à filer.
A voir son expression, j’avais l’impression d’être Lucky Luke ramenant les Dalton au pénitencier!

Depuis trois jours, le « programme de rééducation » continue.
Elle sort en laisse, sauf avant midi où elle a droit à la liberté sous condition.
Si elle ne répond pas à mon appel, elle sait qu’elle sera attachée, ce qui semble la motiver.

Hier soir, nous étions seules après sa dernière promenade, et je terminais le repassage, une activité qui semble la fasciner.
Assise en bouddha à un mètre de moi, elle ne me quittait pas des yeux.
C’est en général dans ces moments-là que nous partons dans de grandes causettes ou dans de grands délires.
Au milieu de notre conversation, je suis allée prendre un vaporisateur pour humidifier un vêtement… et j’ai envoyé quelques gouttes dans sa direction.
Ce qui a déclenché une pluie de jappements et un jeu de course poursuite qui s’est terminé par la reddition de mon adversaire.
Couchée sur le dos, elle pédalait dans le vide en arborant un large sourire.
J’ai été la chatouiller avant de terminer mon repassage.
Pendant ce temps, elle a repris sa position « en tailleur ».
Et je lui ai lancé: « Toi… je t’adore! »
Un petit aboiement m’a répondu…
Et depuis, je suis convaincue qu’elle m’a répondu « moi aussi! »
J’espère qu’aucun spécialiste canin  ne viendra me détromper: ce serait très décevant!

Martine Bernier

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