Cernés!

À moins de vivre dans un trou de souris avec du persil dans les oreilles, il est impossible de ne pas être happés par l’actualité, particulièrement ces jours-ci.
Certains jours, ces actualités sont réconfortantes et c’est avec émotion que l’on regarde la mobilisation de dimanche à Paris pour défendre des valeurs nobles,  lorsque l’on voit l’Assemblée Nationale française se lever pour applaudir un discours essentiel du Premier Ministre, ou encore quand on assiste à des moments surréalistes où des policiers sont acclamés, voire embrassés par la population.
Ce courant d’émotion, on ne peut qu’espérer, que rêver de le voir se maintenir suffisamment pour faire changer en profondeur notre façon de vivre, de réagir, de percevoir le monde et ceux qui nous entourent.
C’est sans doute naïf… mais la force de la prise de conscience peut peut-être suffire à s’humaniser davantage?

Et puis est arrivé ce mercredi.
Ils peuvent être fiers, les dessinateurs et journalistes survivants de Charlie Hebdo.
Sortir leur journal dans les conditions terribles qu’ils ont vécues est un tour de force.
J’imagine combien il a dû être difficile de s’atteler  à cette tâche dans la douleur qui est la leur.
Nous ne pouvons que saluer leur courage et les soutenir.
Ce qu’énormément de gens ont fait en achetant ce numéro que l’on qualifie aujourd’hui d’historique.
Et là…
Toutes les chaînes de télévision et les sites  Internet voués à l’actualité ont filmé des images que j’ai détesté découvrir.
La cohue, dans les magasins de journaux, et des réactions aussi lamentables que celles que l’on nous montre à l’heure de l’ouverture des soldes.
Des bousculades, des ruées, des protestations, des mouvements d’humeur, des revendications…
Bien loin de la dignité, de la communion et du respect de dimanche…

En voyant ces images, je pensais à l’équipe de Charlie Hebdo.
Ceux qui sont encore là et ceux qui ne le sont plus.
Ils ont passé leur vie à mettre le doigt là où cela fait mal, à dénoncer la bêtise, le ridicule, l’injustice.
Je n’ose pas imaginer le regard qu’ils portent ou qu’ils porteraient sur ces réactions.

Martine Bernier

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