Mon Capitaine venait de m’offrir un livre.
Que dis-je: un trésor!
Il s’agit d’un ouvrage datant de 1932 consacré à la vie de Paris au XVIIe siècle.
Il rejoint tous ceux que j’ai déjà sur cette époque que j’apprends à connaître le mieux possible en prévision d’un travail que je compte faire « quand j’aurai plus de temps ».
J’ai aussitôt emmené le livre dans mon bureau pour le ranger à côté de tous ceux consacrés au sujet.
Seulement voilà: le simple geste de ranger un bouquin s’est transformé en véritable cataclysme… à cause d’une plante et d’un geste maladroit.
Pomme était installée langoureusement dans son « panier de travail » (oui: le panier de bureau est logiquement son panier de travail!), juste à côté de la bibliothèque en question.
Et, posée juste sur le rayonnage où j’allais poser mon livre, très exactement au-dessus de Pomme cinq rayons plus haut, se trouvait une petite plante tombante.
Nom prémonitoire.
Vous devinez la suite.
En glissant le livre entre deux autres, le reste de la file a bougé et a poussé très légèrement le pot qui est tombé.
Juste sur Pomme, ou du moins sur son panier.
Elle a fait un bond prodigieux et a quitté la pièce en un quart de seconde tandis que je pestais devant le désastre.
– Oh non!!!! Plus jamais de plante sur mes bibliothèques!!! Pomme, ça va?
Si la malheureuse victime verte n’a pas trop souffert de sa chute, les dégâts collatéraux étaient importants.
De la terre et de l’eau partout, y compris dans le panier de travail, sur certains de mes livres et ailleurs.
Mon Capitaine est arrivé à la rescousse, récupérant sa précieuse plante et m’aidant à nettoyer les objets salis tandis que j’évacuais la terre de mes bouquins, que j’épongeais l’eau, récupérais le terreau qui jonchait le parquet, passais l’aspirateur et nettoyais le sol.
Point positif: mon bureau a eu droit à un nettoyage en profondeur.
Point négatif: traumatisée, Pomme regardait tout cela d’un oeil inquiet.
Tandis que son panier filait pour un tour en machine à laver, je lui ai déposé un autre panier au même endroit pendant que je remettais au travail.
Et bien sûr… elle a refusé d’y aller.
La plante est ailleurs, mais elle se méfiait des objets volants même identifiés.
Ce matin, très tôt, j’ai refait l’échange de paniers.
Et ce qui vient de se passer est fou!
Je l’avais posé contre la bibliothèque, tout beau tout propre.
Mon Mogwaï, qui adore ce panier-là plus que les autres, l’a reniflé… et a regardé en l’air.
Puis elle a poussé son panier (très léger) d’une vingtaine de centimètres et a consenti à s’y installer.
Il n’y a plus de plante sur les bibliothèques mais sait-on jamais: un livre peut avoir envie de s’entraîner au vol libre.
Foi de Pomme: on n’est jamais assez prudent!
Martine Bernier
