Le thermomètre

Je fais partie des personnes qui n’ont pour ainsi dire jamais de fièvre.
Donc, en bonne logique, lorsque vous avez une température basse, vous titubez lorsque le mercure monte à 37,5°.
Vu son inutilité, le thermomètre est un objet que je  fréquente rarement.
Mais la semaine dernière, j’ai fait appel à lui.
Ce microbe réactivé par la climatisation de la voiture n’en finissait pas de me renverser.
Et même si je n’ai pas arrêté de travailler, je me sentais mal, me demandant si je devais m’inquiéter ou non.
J’ai donc ouvert le tiroir où était censé se trouver notre thermomètre, que j’ai trouvé après avoir mené une fouille en règle.
Aaaah…. ce thermomètre.
Il n’a pas rien à voir avec le tube fragile que nous posions sur les radiateurs chauds lorsque nous étions enfants, en veillant à ne pas le faire exploser.
Non.
Désormais, c’est une rolls, une limousine de la température.
Une pression sur un bouton, l’embout glissé dans l’oreille et hop, en deux secondes il vous apporte l’information demandée.
Enfin… il devrait.

Car, pour ma part, alors que j’étais dans un état pitoyable, je ne recevais que des chiffres très nettement en dessous de 36°.
Donc, me disais-je, je pense avoir de la fièvre, mais je ne ressens sans doute que les effets de la chaleur.
C’est psychosomatique!
Et je me remettais au travail, toujours aussi mal, mais presque rassurée.
Jusqu’à ce que, un soir, je finisse par avoir comme un léger doute.
Je ressemblais à une serpillère ébouillantée en fin de vie lorsque mon rassurant appareil m’a annoncé triomphalement un joyeux petit 34,2°.
J’ai recommencé l’opération et il m’a avancé un chiffre à peu près similaire, toujours avec le même aplomb.
Je me suis donc adressée à mon Capitaine.

– Tu sais, je crois que cette chose a un problème.  Je ne me sens vraiment pas bien. Je fais rarement de la fièvre, c’est vrai. Mais là…
– Bon. J’ai changé la pile, mais il dit toujours la même chose. Demain, je vais en acheter un autre!

Chose dite, chose faite.
Il est revenu avec un thermomètre qui ressemblait à ce qu’il devait être, même s’il est plus moderne que ceux de mon enfance avec ses chiffres numériques.
Et le verdict ne s’est pas fait attendre: je flirtais avec les 39°.
Catastrophée, j’ai réalisé que cela devait faire une bonne quintaine de jours que je me laissais berner par un petit machin bleu qui ne doit pas fumer que de l’herbe!
Cette fois, j’ai réagi.
Et je déguste aujourd’hui une belle boîte d’antibiotiques.
Quant à mon fameux thermomètre ultra perfectionné, je vais me pencher sur son cas.
Et quand j’en aurai fini avec lui, il aura lui aussi des vapeurs!

Martine Bernier

 

 

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