Bichon havanais: Pomme et le nouveau copain

Je connais cet ami depuis plus de dix ans, et je sais qu’il n’est pas particulièrement attiré par les chiens.
Il me l’a d’ailleurs confié à une ou deux reprises.
Depuis quelques mois, il vient régulièrement au Nid pour des raisons professionnelles.
Au début, il ne savait pas trop comment réagir face à Pomme, toujours ravie de le voir.
Lorsqu’elle venait lui témoigner son affection naissante, il évitait de la toucher, mal à l’aise.

Mon Mogwaï a très vite compris les règles, sans que j’aie besoin de les lui expliquer.
Lorsque notre visiteur arrive, elle le salue joyeusement, l’escorte jusqu’au salon et lui fait comprendre à sa façon qu’elle est ravie de le retrouver.
Puis, sur un geste de ma part, elle se retire, venant en général se coucher à mes pieds pour nous laisser en paix.
De temps en temps, elle se lève pour aller boire un peu d’eau ou  se dégourdir les pattes, puis elle revient, paisible.
Lorsque, en fin de journée, nous mettons fin à nos séances de travail, elle revient faire ses adieux, raccompagne mon ami et passe sa tête entre les barreaux de l’escalier pour le regarder partir et être bien sûre qu’il est intact en atteignant la dernière marche.

Au fil des mois, j’ai vu l’attitude de notre visiteur se modifier.
Petit à petit, il a compris que Pomme n’était pas envahissante et qu’il n’avait pas à craindre d’être mordu.
Puis il a réalisé que ce petit bout de bichon a une personnalité attachante, a commencé à rire de ses mimiques, et a fini par me dire de plus en plus régulièrement: « Tu sais, je ne suis pas trop chien. Mais Pomme… c’est différent. Elle est vraiment exceptionnelle. »

Hier après-midi, l’une de nos rencontres était programmée.
Coup de sonnette, démonstrations d’affection de Pomme auxquelles le nouveau venu a répondu avec plaisir par des papouilles dans les règles de l’art, puis nous avons commencé notre réunion.
Au bout de deux heures de travail, j’ai vu que mon Mogwaï commençait à trouver le temps un peu long.
Tout en travaillant, je l’observais du coin de l’oeil.
Elle a commencé par s’absenter et par revenir avec l’une de ses balles multicolores en peluche.
Puis elle est repartie pour aller en chercher une deuxième.
Elle les a posées à côté de moi, par terre, et les poussait de la patte, comme si elle avait envie de jouer
Comprenant que ce n’était pas le moment et qu’il fallait qu’elle se distraie seule, elle a pris sa balle préférée entre ses dents, s’est couchée sur le dos et a commencé à faire tourner le jouet entre ses pattes comme un animal de cirque.
C’était désopilant… mais je ne pouvais pas réagir.
J’ai réussi à garder mon sérieux.
La séance touchait à sa fin et Pomme avait envie de me faire comprendre qu’il était temps que je revienne à des sujets essentiels, comme… elle.
Elle a sauté à côté de moi, s’est blottie sur l’accoudoir du fauteuil et a patienté.

Quand mon ami s’est levé pour prendre congé, elle lui a fait la fête, le raccompagnant à la porte où elle a eu droit à de grandes caresses.
Tandis qu’il descendait l’escalier, elle l’a suivi sur quelques marches, déclenchant les rires et un grand « au revoir, Pomme! » de son nouveau copain.

Au fil des mois, leur relation a bien évoluée!
J’observe la connivence qui s’est installée entre eux avec bonheur…
Sans que j’aie eu besoin de faire quoi que ce soit, Pomme a réussi à apprivoiser celui qui, à la base, la regardait d’un oeil méfiant et gardait ses distances.
C’est ce qui s’appelle avoir du charisme!

Martine Bernier

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