Les oeufs durs-durs

Dans la semaine, je travaillais dans mon bureau lorsque j’ai entendu des bruits bizarres.
Un peu comme si mon Capitaine avait pris un petit marteau et donnait de petits coups sur une noix.
Cela ressemblait à de mini explosions.
Comme cela durait et qu’il y avait un peu de remue-ménage, je me suis décidée à aller voir ce qu’il faisait.
Il n’était pas dans son bureau, mais la porte de la cuisine était fermée.
Je l’ai poussée, et là…

Mon Capitaine est un prince de la cuisine.
Une cuisine généreuse, savoureuse, parfois un peu trop riche… mais il se soigne!
Il arrive à faire n’importe quoi, est capable de me reproduire un plat pratiquement à l’identique que nous avons dégusté dans de bons restaurants…
Bref, il est doué là où je suis désespérément sans talent.

Mais là…
Je ne pouvais pas me tromper: il y avait de la fumée et une odeur bizarre dans la pièce.
Mon Capitaine nettoyait la cuisinière.
– Heu… tu as eu un problème?
– Non, non.
– Mais… ça sent un peu le brûlé, non?

Il m’a regardée, mi-amusé, mi-penaud:
– Je ne peux pas dire ce qui s’est passé…
– Mais si, voyons!
– Non… c’est impossible…
– Mais pourquoi?
Il a désigné la fenêtre fermée d’un geste et a dit:
– L’objet du délit est sur le rebord de la fenêtre.
Je l’ai ouverte et j’ai vu… une petite casserole fumante dans laquelle se trouvait ce qui avait un jour dû ressembler à des oeufs durs.
Le fond de la casserole était noir, et les coquilles étaient brisées.
C’est ce que j’avais entendu.

Pour mon Capitaine, c’était apparemment une véritable honte.
Pour moi, un amusement.

– Tu fais comme moi! Il y a environ trente ans, j’ai fait exactement la même chose!
– Je ne comprends pas comment j’ai pu faire ça…
– Tu as été distrait, c’est tout!
Comme je le voyais très malheureux, j’ai tourné l’incident en rires… et précisant:
– Tu es vraiment adorable… tu as fait cela pour te mettre à ma hauteur et me décomplexer!

Inutile de préciser que nous n’avons pas mangé les oeufs.
Mais mon Capitaine a mis un point d’honneur à récupérer la casserole qui était pourtant dans un état lamentable.
Comme urgentiste, il aurait été parfait…

Martine Bernier

par

2 réflexions sur “Les oeufs durs-durs”

  1. Article déloyal et incomplet.
    Vous le savez peut être, mais il y des jours ou tout va mal. Cette journée là en était une, car j’ai poursuivi par faire trop cuire la viande du repas de midi, et j’ai réussi à faire à moitié sécher les coquillettes…
    Le soir, j’ai proposé un repas froid pour ne pas en ajouter.
    Mais, j’ai mangé deux des œufs incriminés, ils étaient bon et très bien cuits …

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