Premier matin

C’était hier.
Premier matin de l’année…
En ouvrant les yeux, au réveil, mon premier geste, la première chose que j’ai faite en cette année 2016… a été d’allumer mon ordinateur pour lire les actualités.
Et j’ai éprouvé un soulagement infini en découvrant qu’aucun attentat n’était venu endeuiller cette nuit de réveillon.
Ce premier sentiment passé, je suis revenue à la réalité.
C’est fou…
L’an dernier à la même époque, je n’aurais pas eu cette angoisse, puis ce réflexe.
L’insouciance a pris un coup.
A la lecture des actualités, j’apprends que la promotion 2016 de la Légion d’honneur du 1er janvier  a été rendue publique.
Parmi celles et ceux qui la reçoivent, se trouvent les victimes et les héros des attentats de janvier et du Thalys.
Quinze de ces médailles seront remises à titre posthume.
Cabu, Charb, Honoré, Tignous et tant d’autres… je me demande comment ils auraient réagi en apprenant qu’ils étaient nommés.
Au total, 600 personnes sont récompensées pour cette promotion civile.
D’anciens ministres, des écrivains, des musiciens comme Michel Legrand (commandeur) ou Vanessa Paradis (chevalier).
Des acteurs, aussi, comme Mireille Darc (officier), Emmanuelle Béart ou  Christophe Malavoy (chevalier).
Et puis des peintres, des journalistes…

Je ne comprends pas très bien les critères de sélection permettant de décerner cette distinction.
Parce que, au milieu de tous ces noms, les médias français relèvent qu’il en manque un: celui de Lassana Bathily.
Son nom ne vous dit rien?
Je l’avais oublié moi aussi… pourtant, ce jeune Malien s’était illustré lors de l’attentat de l’Hyper Cacher en cachant des otages dans une chambre froide.
Il a été naturalisé dans les semaines qui avaient suivi, mais n’est pas distingué aujourd’hui.
En revanche,  l’otage des frères Kouachi et son employé sont nommés chevalier (sans s: il paraît que le mot est invariable dans ce cas).
Oui, décidément… j’ai un peu de mal à comprendre…

Martine Bernier

par

2 réflexions sur “Premier matin”

  1. Pour en comprendre mieux le sens, il faut se référer à sa création le 19 mai 1802.
    Le Premier Consul Napoléon Bonaparte établit l’Ordre national de la Légion d’Honneur. Il veut de la sorte récompenser les mérites des citoyens, tant civils que militaires, et établir une émulation civique chez les notables.
    Le 8 mai 1802, à un membre du Conseil d’État qui l’interpelle sur le bien-fondé d’une décoration qui viole les principes révolutionnaires d’égalité, le Premier Consul rétorque : « On appelle cela des hochets ; eh bien, c’est avec des hochets qu’on mène les hommes ! ».
    Alors on comprend que les nominations sont actes politiques qui n’engagent que ceux qui demandent puis attribuent ces honneurs. La valeur de la décoration est donc proportionnelle à la valeur de celui qui les attribue…

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