Le déclic

Nawee est celui de mes petits-enfants qui a la personnalité la plus complexe.
A 2 ans et quelques mois, il balade son sourire et son regard  amusé en ne cédant pas aux sirènes des adultes.
Nawee n’est pas un enfant qui vous court dans les bras à chaque visite: il s’apprivoise.
C’est ainsi que, depuis son arrivée, nous nous observons.
Intrigué par mon Capitaine, il entretient une relation mêlée de jeux et de respect avec lui.
Il sait qu’avec ce géant barbu, il peut compter sur un compagnon de jeux, mais qu’il y a des limites à ne pas franchir.

Par rapport à moi, les choses sont plus délicates.
Lors de nos visites, jusqu’à la fin de l’année dernière, il s’est contenté de m’approcher de temps en temps, m’offrant des touches de tendresse aussi rares que précieuses.
Je ne l’ai pas forcé.
Mon idée était plutôt d’essayer de comprendre son fonctionnement et de trouver le terrain sur lequel je pourrais le rejoindre.
Hier était donc un jour important pour moi: la petite famille venait passer la journée au Nid…. et j’avais bien l’intention de consacrer l’essentiel de mon temps aux trois petits, et  à ce petit bonhomme en particulier.

J’ai donc bien réfléchi en préparant des jeux qui pourraient l’intéresser.
Je m’attendais à capter son attention quelques instants avant qu’il ne reprenne sa vie de petit aventurier… et c’est tout l’inverse qui s’est produit.
Allez savoir pourquoi: le déclic semble avoir eu lieu.
Toute la journée, Nawee s’est intéressé à ce que je lui proposais, a accepté de jouer,  a demandé lui-même à venir sur mes genoux, m’a même réservé des gestes de tendresse auxquels il ne m’avait pas habituée jusqu’ici.
Un cadeau… un véritable cadeau!

Sous l’oeil de sa maman et de son papa, j’ai  savouré cette journée…
Et je garde en mémoire un moment très drôle: un moment de jeux un peu particulier.
Imaginez un fauteuil prévu en principe pour une personne, mais doté deux larges accoudoirs.
La place principale me revient.
Sur l’accoudoir de gauche: Kim, 10 ans, un peu à l’étroit, mais qui assure qu’il ne bougera pas!
A ma gauche, Nawee, blotti contre moi.
Pour couronner le tout, Pomme, qui n’ayant aucune envie de ne pas être de la partie, a sauté elle aussi sur le fauteuil et s’est faufilée derrière Nawee, bien décidée à rester en place.
Et , en face de nous, sur le sol, installé dans son siège, Timoté, neuf mois, commentant la scène avec de joyeux gazouillis.
Un mille-feuille de bonheur…

Martine Bernier

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *