Eya et le kaléidoscope

Je pose entre les mains d’Eya, 4 ans, et de sa maman, qui sont venues passer quelques jours au Nid avec nous, deux kaléidoscopes.
Elles n’en avaient jamais vu, ne connaissaient pas le mot en question.
Je leur montre comment les utiliser, et je répète le nom au passage.
Tournée vers la lumière, Eya fait tourner les paillettes de couleur, puis me dit:

– Et si on disait que ça s’appelle un télescope?
– C’est une idée… mais ça ne serait pas juste. Tu sais ce que c’est, un télescope?
– Non…
– C’est comme une grande longue-vue, une demi-jumelle. On la tourne vers le ciel, la nuit, et cela permet de bien  voir les étoiles, la Lune, les planètes… Tu vois, ce n’est pas la même chose que le kaléidoscope.
– Oui mais c’est plus facile à dire.
– Ca, c’est vrai! Nous allons voir si tu arrives à retenir le mot. Je te le redemanderai tout à l’heure. Ka-lé-i-do-sco-pe.

Je sais que Kim aurait concentré tous ses neurones à retenir le mot nouveau.
Mais là… c’était compter sans la fantaisie d’Eya.
Un peu plus tard, je lui demande:
– Alors, Eya? Est-ce que tu te souviens du mot?
– Oui!
– Vas-y?
– Télescope!

Et elle s’écroule sur mes genoux en nous éclaboussant de son rire perlé.
Elle est irrésistible de drôlerie.
Peu après, mon Capitaine nous rejoint et sa petite-fille, qui voue un culte à son grand-papa, court lui montrer le kaléidoscope.
Il fait semblant de buter sur le mot.
Eya me lance un petit regard complice et je lui redemande:
– Nous allons voir si tu en as retenu un bout! Est-ce que tu sais par quoi  le mot commence?
– Oui!
– Vas-y!
– T!

Et elle repart dans un de ces fous rires dont elle a le secret… avant de prendre possession du salon en claironnant à qui veut l’entendre qu’elle est un cornichon volant!

Martine Bernier

 

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