« Viens? »

Chaque semaine, lorsqu’il vient passer la soirée au Nid avec mon fils aîné, son papa, Aurélien, bientôt 2 ans, nous surprend.
Il accumule un nombre incroyable de nouvelles connaissances et de capacités qui nous enchantent.
Hier, la nouveauté était encore au rendez-vous.

Pour la première fois, il étrenne le biberon-bouteille que je viens de lui acheter pour les jours où il oublierait le sien:
– Il est beau, tu ne trouves pas?
– Oui! Beauuuuuu!
Je fais semblant de m’extasier sur la beauté ex-cept-io-nnelle de l’objet, ce qui l’amuse beaucoup.
Il rentre dans mon jeu en lançant des « beaaaaaau » de plus en plus convaincus.

Dans la soirée, il est venu une première fois me prendre par la main:
– Mamitine, viens!
– Où veux-tu aller? J’arrive!

Je me suis laissée faire, pensant qu’il voulait me montrer quelque chose.
C’était l’inverse: cette fois, c’était lui qui attendait de moi que je prenne la tête de l’expédition.
Main dans la main, nous avons fait le tour de l’appartement.
Il voulait visiblement se repérer, comprendre ce qui se cachait derrière certaines portes fermées… même si certaines sont restées closes.
La randonnée s’est terminée par deux endroits pour lesquels il semble avoir une tendresse particulière.
– Ici, c’est le bureau de mamitine, tu vois… c’est là que je travaille.

Je l’assieds devant mon ordinateur, puis nous commençons à visiter la pièce.
Elle est pleine d’objets, de livres… il veut tout voir, tout toucher… ce qui coutera la vie à une babiole un peu trop fragile.
Quelques minutes plus tard, il tend le doigt vers le balcon resté ouvert en raison de la chaleur:
– Là, c’est la terrasse, le jardin de Papino… tu veux y aller?
– Oui!
Et nous filons dans la forêt vierge, où je lui fais sentir une fois de plus la citronnelle, la menthe, le basilic…
Il veut tout voir, tout sentir, tout goûter.
Il apprend, répète, donne son avis:
– Pas bon, « tonnelle »…
– La citronnelle? Oui, c’est vrai, mais ça sent bon!
– Oui. Mmmm… menthe!! Boooon!
– Tu veux en apporter à Papa?
– Oui!

Et nous rentrons, lui mâchouillant sa menthe, moi me disant qu’il apprend décidément très vite.
De retour au salon, il donne une vie particulière à la soirée.
Il passe de l’un à l’autre, s’intéresse au contenu des assiettes, mange comme un grand, se perche sur les genoux de son Papino, l’appelle à pleins poumons quand il quitte la pièce, s’amuse à me faire peur en imitant les vaches, rit aux éclats, vient se blottir dans mes bras en quête de câlins…
Plusieurs fois dans la soirée, il demande à refaire des excursions dans l’appartement.
J’accepte, sauf quand je parle avec son papa.
Puis, alors que je me suis installée dans un fauteuil, Pomme perchée sur le large accoudoir de gauche, il vient me voir:
– Câlin…
– D’accord! viens!
– Mais… Pomme!!!
– Ah oui, elle est venue se mettre là… mais ce n’est pas grave, tu peux venir de l’autre côté!

Il accepte et je me retrouve coincée entre mes deux co-locataires…
Puis il repart et revient avec la capsule qui recouvrait le goulot de la bouteille de rosé qui trône sur la table.
Il me la montre, visiblement intrigué:
– Quoi?
– Tu veux savoir ce que c’est? C’est une capsule. Elle était sur le bouchon de la bouteille.

Il a compris…
Il prend ma bouteille (d’eau!), manie ses « outils » avec des gestes délicats, et semble réfléchir à l’utilité de sa trouvaille sur un bouchon.
Et moi, je l’observe…

Lorsqu’il s’en va avec son papa, en fin de soirée, il nous gratifie de bisous et de petits mots.
Dans les bras de son papa, alors qu’ils sont déjà dans l’escalier, nous nous envoyons des « baisers soufflés » et il me lance un tonitruant:
– A toute, Mamitine!

Ces enfants sont des cadeaux…

Martine

 

 

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