Le Schirmer

Pour moi, l’automne n’est pas uniquement porteur de couleurs, de châtaignes et de citrouilles.
Il signe aussi le grand retour des rendez-vous médicaux et de tout ce que cela comporte.
Cette année, j’avoue ne pas être très impatiente de recommencer la ronde pourtant bienfaisante des analyses et des bilans.
D’autant qu’elle commençait en principe aujourd’hui où je devais inaugurer cette fastueuse période par un rendez-vous chez l’ophtalmologue.
Hier après-midi, je me réjouissais à l’idée de la soirée qui nous attendait avec mon fils et son petit bonhomme lorsque le téléphone a sonné.

– Bonjour, Madame! C’est le cabinet de la doctoresse X. Vous avez bien rendez-vous demain chez nous, à 10h?
– Oui…
– Pourriez-vous déplacer ce rendez-vous et venir aujourd’hui à 16 heures?

Je consulte ma montre: 15h05.
Je pose la question à mon Capitaine… tout est ok, c’est oui.
Je reprendrai mon travail en rentrant…

J’arrive donc dans le cabinet bondé de la doctoresse en question.
Mercredi, jour des enfants…
Je me retrouve au milieu d’une dizaine de jeunes à qui l’on met des gouttes dans les yeux à intervalles réguliers pour dilater les pupilles.
A 16 heures, c’est mon tour.
Je suis la pour un problème récurrent qui commence à devenir inquiétant.
L’examen est long et, cette fois, elle m’annonce:
– Nous allons effectuer un Shirmer, un test de larmes, pour mesurer l’intensité de la sécrétion lacrymale.  Pour cela, je vais vous installer dans le corridor…

Ah bon?
Une chaise est donc  posée dans le couloir et, plusieurs séries de gouttes sont déposées dans mes yeux, bien à l’abri des regard indiscrets.
Puis l’assistante du médecin m’indique qu’elle va à présent me mettre des gouttes anesthésiantes, ce que je trouve un peu suspect:
– Anesthésiantes? Heu… En quoi consiste le test?
– Je vais vous mettre des bandelettes de papier dans les yeux… Vous n’imaginiez pas cela comme ça?
– Disons que j’aurais préféré que vous me racontiez une histoire triste!

Elle rit, mais ne désarme pas.
Après la deuxième tournée de gouttes, elle revient avec les bandelettes en question qui, si j’ai bien compris, sont assez semblables à de mini buvards.
– Je vais vous les poser à l’intérieur de la paupière. Il ne faudra ensuite plus du tout bouger pendant trois minutes. Ca ira?
– Oui, oui… la bonne nouvelle, c’est qu’elles ne sont pas en format A4!

Elle re rit, puis s’applique.
Ce qui me permet de découvrir que… les gouttes anesthésiantes fonctionnent admirablement.

Moralité: on en apprend tous les jours et je suis plutôt contente de commencer la journée avec la perspective d’une corvée en moins!!

Martine Bernier

 

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *