Pomme et le petit lion

Pomme, comme la plupart des chiens, regarde rarement la télévision.
Pour elle, il s’agit plutôt d’une machine qui fait office de berceuse.
Mais, de temps en temps, elle ouvre un oeil, et il arrive alors qu’une image capte son attention.
Ca a été le cas dernièrement.
J’enregistre de temps en temps des épisodes de la série documentaire « Une saison au zoo ».
Il y a deux jours, il était question d’un lionceau qui, après avoir franchi un ruban électrifié censé lui interdire un accès de l’enclos, n’osait plus la repasser pour rejoindre ses frères et soeur et sa mère.
Comme d’habitude… je parle à Pomme.
Tu as vu le bébé lion? Il a un problème…

Allez savoir pourquoi, l’attention de mon Mogwaï a été attirée par l’écran où elle a suivi pendant de longues minutes la mésaventure du beau lion blanc qui, même s’il est encore tout jeune, est déjà suffisamment grand pour blesser quiconque l’approcherait de trop près.
Pomme le regardait donc avec attention, fronçant les oreilles lorsqu’il a fait mine de donner un coup de patte à ses sauveurs qui tentaient tout en douceur de le rediriger vers le bon endroit.
Elle m’a jeté un coup d’oeil l’air de dire:
– Non mais… tu as vu ça? Il est mal élevé, lui!

Elle a regardé jusqu’à ce que le chapitre soit clos.
Captivée de voir la Famille Lions Blancs se réveiller, s’étirer et bailler dans sa loge au petit matin.
Puis l’épisode s’est terminé et voir les humains a mis un point final à son intérêt.
Elle a sauté du canapé, s’est étirée à son tour dans tous les sens, puis m’a regardée.
Difficile de lui résister:
– C’est vrai qu’en cherchant bien, tu as quelques points communs avec eux… La grâce dans l’étirement, par exemple…

Elle a eu l’air satisfaite, a bondi sur son jouet mouton et lui a asséné la raclée de sa vie.
On est lion dans l’âme ou on ne l’est pas.

Martine Bernier

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